La retraite du chef d’entreprise est un sujet crucial, souvent source d’inquiétudes pour ce dernier. Que vous soyez travailleur non salarié (TNS) ou assimilé salarié, anticiper cette étape de votre vie est essentiel pour éviter une chute de revenus importante à la retraite. Dans cet article, découvrez comment fonctionne la retraite d’un chef d’entreprise et quelles solutions adopter pour préparer sereinement votre avenir.
Le chef d'entreprise a-t-il une retraite ?
Oui, les chefs d'entreprise ont bien une retraite, mais elle soulève souvent des inquiétudes car elle peut entraîner une perte de revenus significative, dépassant bien souvent les 50 % de leurs revenus d'activité. C’est pourquoi la retraite du chef d’entreprise reste un sujet crucial à anticiper.
Tout comme les salariés du secteur privé et les fonctionnaires, les chefs d’entreprise cotisent à une caisse de retraite de base et à une retraite complémentaire. Le droit à une retraite de base à taux plein leur est accordé dans deux cas spécifiques :
- Lorsqu’ils totalisent le nombre de trimestres requis et atteignent l’âge minimum légal de départ fixé à 64 ans (peut varier selon votre année de naissance).
- Ou lorsqu’ils atteignent 67 ans (peut varier selon votre année de naissance).
Selon leurs fonctions, les chefs d’entreprise peuvent avoir des statuts sociaux différents, ce qui impacte directement leur régime de retraite, on distingue :
- Les assimilés salariés : Les présidents de SAS, les présidents, les directeurs généraux et les gérants minoritaires de SARL.
- Les travailleurs non salariés (TNS) : Les gérants majoritaires de SARL (et d’EURL par définition…) ou les entrepreneurs individuels.
Le statut social ne détermine pas uniquement les cotisations, mais également les modalités de calcul et d’attribution de la retraite, ainsi que le niveau de protection.
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Comment fonctionne la retraite de base d'un chef d'entreprise ?
La retraite de base d’un chef d’entreprise suit un fonctionnement globalement similaire, qu’il s’agisse d’un travailleur non salarié (TNS) ou d’un assimilé salarié. Cependant, la différence majeure réside dans la caisse de retraite à laquelle le chef d’entreprise cotise :
- Pour un TNS : Les industriels, commerçants ou artisans cotisent à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).
- Pour un assimilé salarié : Le régime général de la Sécurité Sociale s'applique, avec des cotisations identiques à celles d’un salarié du secteur privé.
Pour estimer le montant de la retraite du chef d’entreprise, plusieurs paramètres entrent en jeu, quel que soit le statut (TNS ou assimilé salarié) :
- Le Salaire Annuel Moyen (SAM) : Il correspond à la moyenne des 25 meilleures années de revenus professionnels.
- La durée de cotisation : Elle permet de vérifier si le chef d’entreprise a accumulé suffisamment de trimestres pour bénéficier d’un taux plein.
- Le taux applicable : Si le chef d’entreprise remplit les conditions pour une retraite à taux plein, le taux retenu est de 50 %. Dans le cas contraire, le taux est réduit proportionnellement au nombre de trimestres manquants.
La formule de base pour une retraite à taux plein est donc la suivante :
Salaire Annuel Moyen x 50 % = Montant de la pension de retraite de base.
Conseil de Goodvest : Pour un chef d’entreprise non salarié, il est important de noter que le nombre de trimestres cotisés ne dépend pas uniquement des périodes travaillées. Il est directement lié aux cotisations effectivement versées tout au long de la carrière. Par conséquent, un TNS qui n’a pas suffisamment cotisé risque de percevoir une retraite de chef d’entreprise non salarié nettement inférieure à celle d’un chef d’entreprise assimilé salarié. D’où l’importance d’anticiper sa retraite quand on est TNS !
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Comment fonctionne la retraite complémentaire d’un chef d’entreprise ?
La retraite complémentaire d’un chef d’entreprise est un dispositif obligatoire, que ce dernier soit assimilé salarié ou travailleur non salarié (TNS). Cependant, la gestion de cette retraite diffère selon le statut social et l’organisme de cotisation.
La retraite complémentaire du chef d’entreprise non salarié (TNS)
Pour un chef d’entreprise non salarié, la retraite complémentaire est gérée par la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), comme pour la retraite principale. Ce système repose, comme pour les salariés, sur un système de points. Voici les principales composantes de cette retraite complémentaire :
Une pension principale basée sur les points acquis :
- Les points sont accumulés dans le Régime Complémentaire des Indépendants (RCI) depuis le 1ᵉʳ janvier 2013.
- Les points obtenus dans les anciens régimes, comme le RCO (artisans) ou le NRCO (industriels et commerçants), ont été repris et intégrés au RCI avec des règles spécifiques de conversion.
Un complément de pension éventuel qui concerne les industriels et commerçants ayant cotisé à l’ancien régime des conjoints de commerçants (1973-2003), sous réserve de remplir les conditions requises.
Le régime complémentaire de retraite pour les TNS fonctionne donc selon un principe d’accumulation de points, dont la valeur est révisée chaque année. Les travailleurs indépendants ayant exercé avant 2013 conservent leurs points acquis dans les anciens régimes (RCO ou NRCO), qui sont repris dans le RCI avec des modalités spécifiques.
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La retraite complémentaire du chef d’entreprise assimilé salarié
Pour un dirigeant assimilé salarié, comme les gérants de SAS, la retraite complémentaire est gérée par l’Agirc-Arrco, tout comme pour les salariés classiques du secteur privé. Ce régime repose également sur une accumulation de points tout au long de la carrière :
- Le chef d’entreprise accumule des points de retraite complémentaire dont la valeur varie chaque année en fonction de paramètres économiques.
- Le montant de la retraite complémentaire est basé sur le nombre de points acquis et leur valeur au moment du départ à la retraite.
L’Agirc-Arrco offre un fonctionnement plus simple et transparent pour les chefs d’entreprise assimilés salariés, mais les cotisations y sont souvent plus élevées que dans les régimes des TNS, ce qui débouche cependant sur une pension de retraite plus élevée.
Conseil Goodvest : Les indépendants issus de professions libérales, comme les médecins, ne cotisent ni au RCI ni à l’Agirc-Arrco. Ils dépendent de la CNAVPL (Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse des Professions Libérales) et de ses sections spécialisées. Par exemple, les médecins cotisent auprès de la CARMF. Pour plus d’informations, découvrez notre article dédié à la retraite des médecins.
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Prendre sa retraite tout en continuant à gérer son entreprise : est-ce possible ?
Oui, il est tout à fait possible pour un chef d’entreprise de prendre sa retraite tout en continuant à gérer son activité. Cela est rendu possible grâce au dispositif de cumul emploi-retraite, une solution à envisager pour les chefs d’entreprise qui souhaitent maintenir une activité professionnelle tout en percevant une pension de retraite.
La transition vers la retraite entraîne souvent une baisse significative des revenus. Cela peut perturber le quotidien et le rythme de vie d’un chef d’entreprise, qu’il soit assimilé salarié ou travailleur non salarié (TNS). Le cumul emploi-retraite permet de compenser cette perte en générant des revenus complémentaires. Ce dispositif est également idéal pour les dirigeants qui, par passion ou envie, souhaitent rester actifs dans leur entreprise même après avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite.
Pour pouvoir cumuler votre retraite avec une activité professionnelle de manière déplafonnée, vous devez remplir l’une de ces conditions :
- Avoir liquidé toutes vos pensions de retraite (de base et complémentaire).
- Bénéficier d’une retraite à taux plein.
Sinon, vous devrez en avertir la SSI, qui ajustera votre pension en fonction du montant du dépassement. Cette diminution prendra fin dès que vos revenus seront à nouveau inférieurs au plafond ou lorsque vous atteindrez l’âge de 67 ans.
Les règles spécifiques pour un chef d’entreprise non salarié (TNS)
Si vous êtes un travailleur non salarié, les revenus issus de votre activité après le départ en retraite ne doivent pas dépasser 50 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS). En 2024, ce plafond est fixé à 23 184 € par an (soit la moitié de 46 368 €).
Si vous dépassez le plafond, vous devrez en avertir la SSI, qui ajustera votre pension en fonction du montant du dépassement. Cette diminution prendra fin dès que vos revenus seront à nouveau inférieurs au plafond ou lorsque vous atteindrez l’âge de 67 ans.
Les règles spécifiques pour un dirigeant assimilé salarié
Pour un chef d’entreprise assimilé salarié, les règles sont similaires à celles des salariés classiques. Cependant, il existe des particularités :
- Vous ne percevrez aucune pension de retraite pendant les six premiers mois si vous continuez à travailler dans votre entreprise.
- Le revenu à prendre en compte inclut la somme de votre activité professionnelle et de vos pensions de retraite (base et complémentaire). Ce montant ne doit pas dépasser le plafond calculé selon la règle la plus avantageuse entre :
- 160 % du SMIC mensuel au 1ᵉʳ janvier 2024 : soit 2 827,07 € par mois.
- La moyenne des trois derniers mois de salaire avant la retraite.
Si ce plafond est dépassé, votre pension de retraite sera réduite du montant du dépassement.
Retraite du chef d'entreprise : Quelles solutions pour se constituer un revenu complémentaire ?
Pour un chef d’entreprise, et notamment pour les travailleurs non salariés (TNS), la retraite s’accompagne souvent d’une chute marquée des revenus. Malgré une rémunération élevée au cours de leur carrière, ces dirigeants perçoivent généralement une pension de retraite inférieure à celle des salariés, en raison de cotisations souvent moins importantes. Pour éviter une baisse significative du niveau de vie, il est crucial de se constituer des revenus complémentaires dès que possible.
Parmi les stratégies couramment utilisées par les chefs d’entreprise, l’investissement immobilier à crédit, via l’achat de biens destinés à générer des loyers, est populaire. Cependant, il est essentiel de diversifier ses sources de revenus pour ne pas dépendre d’un seul type d’actif.
L’assurance-vie : un outil flexible et fiscalement avantageux
L’assurance-vie est une solution phare pour anticiper la retraite tout en diversifiant ses revenus. Elle offre la possibilité d’épargner progressivement tout au long de la carrière et de bénéficier d’une fiscalité avantageuse. Les sommes investies peuvent être placées dans des supports variés, tels que les ETF, les actions, les obligations ou encore les produits structurés. Ces supports permettent de générer des plus-values sur le long terme, tout en s’adaptant à votre profil de risque.
En plus de sa rentabilité, l’assurance-vie offre une forte flexibilité et des avantages fiscaux significatifs, particulièrement intéressants par rapport aux revenus immobiliers. À cela s’ajoute un aspect patrimonial : en cas de décès, le capital accumulé peut être transmis à vos proches dans des conditions fiscales très avantageuses, bien plus favorables que celles des successions classiques. Ce produit multi-fonction permettant de répondre à de nombreux objectifs, en fait un outil incontournable pour les chefs d’entreprise.
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Le Plan Épargne Retraite (PER) : une préparation dédiée à la retraite
Le Plan Épargne Retraite (PER) est spécialement conçu pour constituer une épargne à long terme en vue de la retraite. Ce dispositif offre un avantage immédiat : les sommes versées sont déductibles de votre revenu imposable, ce qui réduit votre fiscalité dès l’année du versement. Pour les chefs d’entreprise, le PER peut également être utilisé dans un cadre professionnel. En effet, l’entreprise peut effectuer des versements au nom du dirigeant, permettant ainsi une déduction des montants versés de l’impôt sur les sociétés.
Le PER offre la possibilité de regrouper tous vos anciens dispositifs d’épargne retraite, tels que les contrats Madelin ou l’article 83, grâce à un transfert vers un PER unique. Plus moderne et flexible que ces anciens contrats, le PER se distingue par ses options de sortie, permettant de récupérer les fonds soit sous forme de rente, soit en capital, selon vos besoins et vos préférences. De plus, il propose des conditions de sortie anticipée bien plus avantageuses.
Lire aussi : Chef d'entreprise ou dirigeant de SAS : pourquoi ouvrir un PER ?
L’assurance-vie et le PER ne sont pas des solutions exclusives, mais complémentaires. L’assurance-vie, avec sa flexibilité et son cadre fiscal avantageux, est idéale pour divers objectifs, qu’il s’agisse de préparer la retraite ou de transmettre un patrimoine. Le PER, quant à lui, est un produit dédié à la retraite qui offre des bénéfices fiscaux immédiats tout en garantissant des revenus à long terme.
Conseil Goodvest : Chez Goodvest, nous accompagnons les chefs d’entreprise pour structurer une stratégie adaptée à leur situation, qu’ils soient TNS ou assimilés salariés. Notre objectif est de vous aider à sécuriser vos revenus pour la retraite tout en atteignant vos autres ambitions financières. Prenez rendez-vous dès aujourd’hui pour découvrir nos solutions d’investissement responsables et personnalisées.