Le Covid-19 était inévitable, et même prévisible.
C’est ainsi que Rodolphe Gozlan, professeur au Laboratoire Boréa, décrit la redoutable pandémie qui frappe notre monde aujourd’hui. Et si cet expert scientifique met en avant le caractère prédictible du Coronavirus, il nous apprend surtout que l’impact de l’Homme sur la planète, et a fortiori sur sa biodiversité, serait à l’origine de l’apparition de nouvelles pandémies.
Le Covid-19 remet en cause notre fonctionnement sur bien des sujets.
Voici les deux premiers enseignements que nous avons sélectionnés pour mettre en perspective les conséquences du Coronavirus.
1) La disparition du monde sauvage provoque la multiplication des épidémies
Les maladies infectieuses humaines — dont fait partie le Covid-19 — proviennent dans leur grande majorité du monde animal, dont l’habitat naturel varie de la jungle aux forêts, en passant par les plaines. Dès lors que l’Homme pénètre ces écosystèmes, il les perturbe et cause, à bien des égards, leur destruction. Les ravageuses déforestations, la pollution des océans ou encore l’élevage industriel en sont des exemples éloquents.
Or, en plus de générer de tels dégâts sur la planète, l’Homme s’expose à des risques de maladies en se positionnant en contact direct avec les animaux. Plus encore, la protection de la biodiversité est un facteur ralentissant des épidémies. Le chercheur Serge Morand affirme en effet que plus il y a de biodiversité, moins les maladies infectieuses ont de chance de devenir des épidémies. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisque le nombre d’épidémies a été multiplié par 10 durant le siècle dernier.
Nous sommes souvent appelés à la prudence et à la mesure en vue de protéger notre planète. Seulement, dans le cas présent, le Coronavirus nous prouve à nouveau l’importance considérable de protéger la biodiversité et d’en limiter nos contacts.
2) Les systèmes de santé actuels ne sont pas en mesure d’adresser une telle pandémie
Les acteurs de la santé sont bien souvent les premières victimes des coupures budgétaires des États. Pourtant, ils nous montrent aujourd’hui à quel point ils sont vitaux.
Le cas de l’Italie illustre parfaitement cette situation : quelques milliers de cas seulement et les hôpitaux italiens sont tellement submergés que les médecins sont désormais contraints au dilemme de « sélectionner » les patients à traiter. Le professeur Massimo Galli pousse un cri de détresse : « la situation des hôpitaux en Italie est proche de l’effondrement ». Il déplore entre autres, le manque de ressources, de matériel et de formation du personnel.
Du côté de l’Hexagone, de nombreux hôpitaux ne peuvent déjà plus fournir à leurs personnels soignant des masques médicaux — essentiels à la maîtrise de la propagation du virus. Plus grave encore, le nombre d’appareils d’assistance respiratoire pourrait se révéler insuffisant au vu de la vitesse de contagion de cette pandémie.
Face à de tels constats, nous pouvons nous questionner dans quelle mesure sommes-nous en passe de surmonter une tel virus ? Quid de nos systèmes de santé ? Sont-ils suffisamment robustes pour soigner les contaminés ?
Quoi qu’il en soit, le Covid-19 nous rappelle que l’effort d’investissement dans la santé doit être constant et qu’il est de notre ressort de participer à son renforcement.
Quel que soit votre engagement, si vous souhaitez en faire davantage, votre épargne est une clé essentielle.
3) Les pays émergents en première ligne de risque de mortalité des contaminés
Mais qu’en est-il des pays émergents, où de surcroît les conditions sanitaires et d’hygiène sont bien moins maîtrisées ?
Un récent article publié par le Times soulignait que les populations les plus pauvres souffriraient davantage du Covid-19. D’une part dans la mesure où leur accès aux soins est limité. Mais également du fait de leur faible pouvoir d’achat, qui ne leur permet ni de stocker des vivres pour plusieurs semaines, ni encore de suspendre temporairement leur activité professionnelle.
Pour l’instant, hormis l’Iran, les pays émergents semblent plutôt épargnés par le virus. Cependant, les analyses démontrent que la contagion devrait s’y accélérer dans les prochaines semaines, auquel cas les conséquences pourraient être désastreuses si les moyens nécessaires ne sont pas déployés pour maîtriser la propagation de la maladie.
La crise que nous traversons présente cette fois-ci une nouvelle dimension ; celle de la solidarité. Un grand nombre de pays émergents dépendant en effet des aides fournies par certains États et institutions.
4) La chute de la pollution de l’air comme conséquence du ralentissement de l’activité
Ces images satellites, nous les avons tous découvertes avec excitation : la pollution de l’air est en chute libre en Chine, en Europe, partout où nous avons ralenti nos activités.
L’effet a été presque immédiat. En quelques jours seulement, nous pouvions admirer un ciel dégagé au-dessus des territoires européens et asiatiques. A Milan, les concentrations moyennes de NO2 (polluant majeur de l’atmosphère terrestre) ont été divisées par deux en moins d’un mois.
Cet impact inattendu de la pandémie est sûrement une des rares bonnes nouvelles qu’elle nous apporte. Cela nous montre à nouveau l’ampleur des conséquences de notre activité sur la pollution de l’air.
Si vous êtes allés au bout de cet article, c’est probablement parce que comme nous, vous êtes sensibles aux conséquences dramatiques de l’Homme sur notre planète. Peut-être contribuez-vous déjà à votre échelle à la construction d’un monde meilleur ? Quel que soit votre engagement, si vous souhaitez en faire davantage, votre épargne est une clé essentielle.