Du côté de l’investissement responsable
L'urgence climatique persiste : records de chaleur en série et conséquences désastreuses
Le réchauffement climatique s'intensifie, le mois de mars 2024 marquant le dixième mois consécutif de températures record. Les données de l'observatoire européen Copernicus révèlent que la température moyenne en mars a été 1,68°C plus élevée qu'avant l'ère industrielle. Cette tendance à la hausse constante des températures entraîne des conséquences dévastatrices, exacerbant les catastrophes naturelles à travers le monde.
Les océans, régulateurs essentiels du climat, ne sont pas épargnés. Leur température moyenne en mars 2024 a atteint un record absolu de 21,07°C, mettant en péril la vie marine et contribuant à l'instabilité météorologique mondiale. Cette surchauffe réduit également la capacité des océans à absorber les émissions de gaz à effet de serre.
Les événements météorologiques extrêmes tels que vagues de chaleur, sécheresses, inondations et incendies se multiplient, affectant des régions du monde entier. Des pays comme le Vietnam, la Catalogne et l'Afrique australe sont confrontés à des pénuries d'eau graves, mettant des millions de vies en danger. La Colombie et d'autres nations ont également subi des catastrophes liées aux conditions météorologiques extrêmes, telles que des inondations dévastatrices.
Finalement, le phénomène El Niño a exacerbé cette situation en augmentant les températures mondiales depuis juin. Bien que son pic ait été atteint en décembre, ses effets continuent de se faire sentir, avec des prévisions indiquant des températures continentales supérieures à la normale jusqu'en mai.
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L'érosion côtière en France : une menace croissante pour les communautés et l'économie
L'érosion côtière représente une menace croissante pour les communautés françaises, avec près de 500 communes potentiellement touchées par le recul du trait de côte. Le ministère de la Transition écologique a révélé que chaque semaine, l'équivalent d'un terrain de football disparaît sous l'effet de la montée des océans, accentuée par le réchauffement climatique. Les experts du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) mettent en garde contre les conséquences dévastatrices à venir.
L'érosion côtière est le résultat de phénomènes naturels tels que la houle et le vent, mais également de l'intervention humaine et de la montée du niveau de la mer. Les projections indiquent qu'entre 2028 et 2100, des milliers de bâtiments pourraient être affectés, allant des résidences aux locaux d'activité. Les conséquences économiques sont également significatives, avec une estimation de 86 milliards d'euros de dommages potentiels dans le pire des scénarios.
Des mesures telles que l'indemnisation et le relogement sont envisagées par le gouvernement, mais une révision des documents d'urbanisme est également nécessaire pour refléter les nouvelles réalités des zones côtières menacées. Les régions les plus exposées, telles que la Guadeloupe, la Corse et la Manche, nécessitent une attention particulière en termes de planification et d'adaptation aux changements climatiques.
La Cour européenne des droits de l'homme prend position sur le changement climatique : une avancée historique
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a récemment rendu des jugements historiques concernant le changement climatique, marquant ainsi une étape importante dans la lutte contre ce phénomène mondial. Pour la première fois, la CEDH a condamné la Suisse à la suite d'une requête déposée par les “Aînées pour le climat”, soulignant ainsi la responsabilité des États dans la protection de l'environnement et des droits de l'homme face aux effets néfastes du changement climatique.
Cette décision historique a été accueillie avec enthousiasme par les militants environnementaux et les avocats spécialisés dans le droit de l'environnement. Cette décision établit un lien crucial entre la Convention européenne des droits de l'homme et le changement climatique.
Il est important de noter que la décision de la CEDH, bien que significative, reste mesurée. La Cour reconnaît l'importance de la responsabilité des États dans la lutte contre le changement climatique, tout en soulignant que les actions en justice ne sont qu'un aspect de la réponse nécessaire à ce défi mondial.
Du côté de l’économie et des marchés
BCE : maintien des taux et perspectives de baisse en juin
Lors de sa réunion de politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) a choisi de maintenir ses taux directeurs inchangés, mais les signes d'une première baisse des taux en juin se font de plus en plus apparents. Cette décision n'a pas surpris les observateurs du marché financier, qui anticipent désormais une baisse des taux le 6 juin prochain.
Dans son communiqué, la BCE a précisé les conditions nécessaires à un assouplissement de sa politique monétaire, notamment en se basant sur l'évaluation des perspectives d'inflation et de la transmission de la politique monétaire.
La BCE reconnaît la désinflation en cours, avec un recul de l'indice des prix à la consommation à 2,4% en mars, son niveau le plus bas depuis juillet 2021. Ceci renforce la crédibilité d'un retour vers la cible d'inflation de 2% d'ici le deuxième semestre 2025. Malgré une inflation sous-jacente stable à 2,9%, la BCE reste attentive à l'inflation des services, qui est un point d'attention en raison de sa dépendance au coût du travail.
Par ailleurs, l'économie européenne montre des signes d'atonie, avec un indice d'activité composite juste au-dessus du seuil d'expansion de 50 points en mars. L'enquête sur la distribution de crédit bancaire révèle également une baisse de la demande de prêt des entreprises au premier trimestre. Dans ce contexte, un assouplissement de la politique monétaire pourrait apporter un soutien nécessaire à l'économie européenne.
Alors que la BCE se prépare à une éventuelle baisse des taux en juin, la décision de la Fed aux États-Unis de ne pas assouplir sa politique monétaire en raison d'une inflation plus élevée que prévu en mars a créé des tensions sur les marchés financiers.
Inflation persistante : l'incertitude sur les baisses de taux aux États-Unis
La récente publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) de mars aux États-Unis, en hausse annualisée de 3,5%, a semé le doute sur les anticipations de baisses des taux de la Réserve fédérale en 2024. Alors que les marchés tablaient initialement sur 6 à 7 baisses de taux en début d'année, ils révisent désormais leurs prévisions à la baisse, certains envisageant même un maintien des taux jusqu'à la fin de l'année.
Les changements rapides dans les anticipations ont entraîné des tensions sur les marchés financiers, avec une hausse des taux obligataires américains à 10 ans et des répercussions sur les indices boursiers. La vigueur de l'inflation aux États-Unis, dépassant les attentes des professionnels, complique la tâche de la Fed pour décider du bon moment pour une première baisse des taux.
Le président de la Fed, Jerome Powell, se retrouve dans une position délicate, alors que l'inflation persiste et ne suit pas le scénario prévu par la banque centrale. Les économistes et les analystes révisent également leurs scénarios, s'attendant à un ajustement progressif des taux plutôt qu'à un cycle classique de réductions.