L’année 2023 est sur le point de s’achever, laissant ainsi place à la question récurrente des choix d’investissement pour l’année 2024. Elle a été marquée par des changements majeurs au niveau de l’économie mondiale : hausse des taux d’intérêt directeurs, ralentissement économique de la Chine, baisse du marché de l’immobilier, incertitude sur les perspectives de croissance économique de l’OCDE…
En partant du principe que la tendance se confirme, dans quoi faut-il investir en 2024 pour faire croître son épargne ? Quelles sont les opportunités et les menaces des différents placements pour l’année 2024 ?
Mais avant d’aborder les différents placements, dressons un portrait-robot de la situation économique et financière à prévoir pour l’année 2024.
Le changement de paradigme économique et financier en 2024
Depuis juillet 2022, le monde traverse un changement de paradigme économique. Là où les liquidités étaient abondantes avec des taux d’intérêt au plus bas (0% voir négatif), la pression inflationniste pesant sur les économies de l’OCDE a poussé les banques centrales à changer les règles du jeu en augmentant leurs taux directeurs. Ce changement entraîne mécaniquement un bouleversement global des stratégies d’investissement dans un contexte d’érosion de l’épargne du fait de l’inflation.
Un taux d’inflation au-dessus des objectifs des banques centrales
L’inflation est un indicateur économique permettant de mesurer en pourcentage l'augmentation générale des prix à la consommation. Elle est une donnée importante pour mesurer l’augmentation ou la diminution du pouvoir d'achat des ménages. Autrement dit, avec de l’inflation, 100 euros aujourd’hui n’ont pas la même valeur que demain en termes de pouvoir d’achat, puisque les prix ont augmenté.
Selon les projections macroéconomiques de la BCE (Banque Centrale européenne), l’inflation en zone euro devrait ralentir en 2024 : +3,2 % contre 5,8 % en 2023.
Au niveau de l’économie Américaine, la FED prévoit une baisse plus importante du taux d’inflation : +2,4 % en 2024 contre 3,3 % en 2023.
À noter que l’objectif d’inflation cible des banques centrales est de 2 %.
La hausse des taux directeurs des banques centrales de l’OCDE
Les taux directeurs des banques centrales servent de taux de référence de rendement de l’épargne sans risque.
Il s’agit des taux auxquels les banques empruntent auprès des banques centrales pour financer leur activité de crédit, mais aussi des taux permettant de rémunérer les avoirs des banques commerciales logées dans leur compte à la banque centrale.
Pour gagner de l’argent, une banque commerciale doit pouvoir prêter à ses clients à un taux supérieur à celui de la banque centrale. Donc si le taux directeur est de 4 %, la banque commerciale ne peut prêter à un taux en dessous de 4 % pour tenir compte de ses frais de fonctionnement, mais aussi du risque de ne pas être remboursé.
Or, les taux directeurs sont le levier principal des banques centrales pour juguler l’inflation. Plus les taux sont élevés, moins la demande de crédit est importante, ce qui a tendance à limiter l'expansion de la masse monétaire dans une économie donnée et donc de ralentir l’activité économique (baisse de la production, augmentation du chômage, donc baisse de la demande des produits de consommation se traduisant théoriquement par une baisse des prix).
Ainsi, pour réduire l’inflation, les banques centrales sont obligées de monter leur taux directeur. Fin 2023, le principal taux directeur de la BCE devrait être de 4 % et celui de la FED dans une fourchette comprise entre 5,25 % et 5,5 % (selon les décisions à venir).
Ces taux élevés entraînent de nombreuses conséquences pour votre stratégie d’investissement en 2024 dont notamment :
- l’épargne sans risque devient à nouveau rémunératrice (le taux du livret A était de 0,5 % en 2020 contre 3 % en 2024) ;
- les prévisions de baisse d’inflation en 2024 annoncent un taux de rendement réel de l’épargne sans risque positif (taux de rendement - inflation). Du jamais vu depuis 2016.
- à risque équivalent, les actifs doivent proposer un niveau de rémunération plus élevé pour rester compétitif en termes de couple rendement/risque (pourquoi investir dans un actif risqué proposant 4 % par an, quand il est possible de placer son épargne sans risque à 3 % par an ?) ;
- l’accès au crédit est de plus en plus compliqué et coûteux pour les ménages, affectant notamment le marché de l'immobilier en raison de la baisse de pouvoir d'achat immobilier en résultant…
Avis de Goodvest : À noter que rien n’excluent de nouvelles hausses de taux en 2024, si le niveau d’inflation reste au-dessus de l’objectif cible.
Avis de Goodvest sur la tendance structurelle de l’économie mondiale
À courte vue, voici la situation économique en 2024 dans les grandes lignes, mais pour investir son argent à long terme, il est préférable d’observer les grandes tendances macroéconomiques prévisibles sur le temps long.
Voici notre point de vue sur la question en tant que spécialiste de l’investissement :
- Une croissance infinie dans un monde fini est impossible ;
- Nos économies encore très dépendantes des énergies fossiles font face à une raréfaction des énergies se traduisant par de forte volatilité sur les marchés ;
- Une forte pression s'exerce sur les matières premières (métaux principalement) qui devraient s’accentuer à mesure que la transition énergétique suit son cours ;
- Un besoin d’adaptation massif des économies et des modèles de résilience imposeront aux pays des investissements colossaux.
Ces éléments vont jouer un rôle majeur dans les décisions économiques et financières des décennies qui vont suivre. En effet, contrairement à ce qui a été connu jusqu’alors, il n’y aura plus de croissance globale : l’économie mondiale va se contracter sur certains aspects et croître sur d’autres.
Selon nous, investir dès maintenant dans des entreprises et activités ayant pris la mesure du problème climatique et de raréfaction des ressources est une stratégie d’investissement gagnante pour le long terme. Nous y reviendrons…
Avis de Goodvest : Nous avons construit chez Goodvest des solutions d’investissement dédiées à la transition écologique. Vous pouvez ainsi contribuer à relever les défis de notre siècle tout en faisant croître votre épargne sur des entreprises d’avenir avec notre PER ISR (pour votre retraite) ou notre assurance vie ISR (pour tout type d’objectif).
L’immobilier locatif est-il un bon investissement en 2024 ?
Au-delà de ces considérations de long terme, la question de l’investissement immobilier pour 2024 est l’une des préoccupations de la plupart des Français.
L’immobilier était connu avant 2023 comme la solution d’investissement rentable (pas forcément à juste titre) en raison de ses cycles de croissance longs, de son caractère tangible (la possibilité de se loger) et de sa possibilité d’être financé à crédit (et donc de profiter d’un effet levier).
En 2024, la tendance du marché de l’immobilier s’inverse en raison notamment de la hausse des taux. Est-ce une opportunité d’acheter à prix décoté ?
L’immobilier le grand perdant de la hausse des taux
Structurellement, le marché de l’immobilier a été dopé depuis 2008 par une baisse massive des taux. Cela a augmenté le pouvoir d’achat des ménages tant pour de l’investissement locatif que pour l’achat de leur résidence principale.
Toute chose égale par ailleurs, l’augmentation des taux d’emprunt devrait entraîner une baisse plus ou moins brutale du marché de l’immobilier. Cette tendance a été observée en 2023 et devrait continuer en 2024. Selon de nombreux spécialistes, à ce niveau de taux, la baisse à prévoir devrait être de 25 % par rapport au niveau de prix de 2022.
Pourquoi est-il risqué de faire un investissement locatif en 2024 ?
Pour 2024, nous vous conseillons de vous maintenir à l’écart d’un investissement locatif en France pour plusieurs raisons :
- le marché étant baissier, l’attentisme sur des placements sécurisés augmente votre pouvoir d’achat immobilier à mesure que la baisse se poursuit. Par exemple si la baisse en 2024 est de 10 % et que votre épargne est rémunérée sans risque à 4 %, vous gagnez en réalité 14 % de pouvoir d’achat immobilier par an ;
- le rendement locatif n’est pas au rendez-vous malgré une tension locative en augmentation : les loyers sont encadrés dans de nombreuses villes en France et l’indice d’augmentation des loyers indexés sur l’inflation est plafonné à 3,5 % ;
- les frais d’acquisition, le coût du crédit, la baisse du marché portent le seuil de rentabilité de votre investissement locatif sur des durées très longues (au-delà de 10 ans) ;
- l’interdiction de la mise en location des logements selon le DPE peut entraîner des travaux aux coûts élevés.
Bien entendu, il peut exister des opportunités d’investissement immobilier en 2024, mais elles seront plus difficiles à déceler. Il faudra être capable de faire face à des incertitudes plus importantes et prendre le pari d’une inversion de la tendance du marché.
Faut-il placer son argent dans des actifs sans risque en 2024 ?
Dans un environnement incertain, où le risque de récession est réel, le fait de se rabattre sur un placement sans risque en 2024 est tentant.
Si cette pratique était perdante jusqu’en 2023, elle redevient intéressante si les taux de rendement des actifs sans risques se maintiennent et que le niveau d’inflation baisse.
Les différents types de placement sans risque
Ainsi, par placement sans risque viable pour les particuliers en 2024, il est possible de citer :
- le livret A pour un rendement net d’impôt de 3 % par an en 2024 et un plafond d’épargne de 22 950 euros ;
- le LDDS pour un rendement net d’impôt de 3 % par an en 2024 et un plafond d’épargne de 12 000 euros ;
- le LEP qui propose un rendement très intéressant de 6 %, mais son ouverture est réservé à un public au revenu modeste pour un plafond de 10 000 euros maximum. Si vous êtes éligible, utiliser au maximum ce produit bancaire ;
- le PEL (Plan épargne logement) qui redevient intéressant en 2024 avec un taux de 3,2 %, mais surtout la possibilité d’obtenir un prêt immobilier à un taux plafonné. Il est particulièrement intéressant d’ouvrir un PEL en 2024 si vous projetez d’effectuer un achat immobilier dans un horizon minimum de 4 ans (2028). Contrairement aux autres solutions proposées, le PEL vous impose de bloquer vos fonds pendant 4 ans minimum ;
- les fonds monétaires (accessible généralement avec un compte titre) permettant de placer votre argent sur des créances à court terme dont le rendement est acquis au jour le jour à des taux supérieurs aux taux directeurs. À envisager si vous avez déjà maximisé les plafonds de vos autres produits bancaires.
Une stratégie d’investissement viable selon l’objectif de l’épargne
Les placements sans risques n'envisagent souvent que dans une optique de court terme pour les objectifs suivants :
- épargne de précaution ;
- attentisme (préparer un achat immobilier, attente d’une période plus favorable pour investir, etc.)...
Même si en 2024, les taux sont intéressants, ces placements ne doivent pas être envisagés pour le long terme pour plusieurs raisons :
- les taux de rendement réels sont très faibles ou négatifs selon les projections d’inflation pour 2024 ;
- Il est possible que comparativement, sur le temps long, votre épargne se valorise mieux sur d’autres actifs (actions cotées par exemple). Du moins, plus votre horizon est lointain, plus la probabilité de gagner plus avec des actions cotées est élevée.
Investir son épargne dans des actions cotées en 2024 : la bonne idée ?
Depuis 2022, les marchés boursiers se portent très bien malgré le contexte économique incertain. Les raisons sont diverses :
- L’inflation est généralement répercutée dans le chiffre d’affaires des entreprises (elles peuvent vendre plus cher, encaisser plus et donc potentiellement augmenter leur marge) ;
- Les bénéfices sont ainsi en hausse ;
- Les grosses entreprises cotées ont des intérêts économiques dans plusieurs régions du monde. Elles sont moins sensibles aux problématiques économiques localisées en Europe ou aux États-Unis ;
- Les autres actifs (obligations, immobiliers…) n’offrent pas d’aussi bonne perspective de rendement au regard du risque.
Battre l’inflation à long terme avec un portefeuille actions
Structurellement, les actions cotées proposent des rendements supérieurs à l’inflation à long terme. Certes, le marché est volatil à court terme, mais il a suivi jusqu’alors une tendance haussière sur le temps long. Toutefois, il faut être conscient que les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Alors que faire ? Faut-il entrer sur le marché actions en 2024 pour un placement à long terme ?
Bien qu’il est difficile de prédire l’avenir, il faut tenir compte de différents paramètres pour arbitrer ce choix :
- Il n’y a pas de rentabilité sans risque. Si vous voulez faire croître sur un bon rythme votre épargne, il faudra prendre un minimum de risque. Mais ces derniers peuvent être maîtrisés en partie grâce à l’horizon de placement et la diversification.
- Il est impossible de connaître à l’avance les performances futures d’un actif. En principe, le marché définit le prix des actifs en temps réel selon toutes les informations disponibles de sorte qu’il n’y a jamais véritablement de bon ou de mauvais moment pour investir.
- Outre les actifs sans risques dans une optique attentiste, il y a très peu d'alternatives disponibles pour générer de la rentabilité (immobilier en baisse, crypto en phase de range…).
- De nombreux secteurs proposent des perspectives d’avenir et de croissance intéressantes comme les nouvelles technologies, la transition écologique, la santé, les énergies renouvelables…
Toutefois, constituer un portefeuille d’actions cohérent en 2024 peut être particulièrement compliqué pour les non-initiés, surtout dans un contexte aussi particulier. C’est pourquoi, il peut être intéressant de s'orienter vers des solutions de placements en gestion pilotée comme l’assurance vie ou le PER (plan d’épargne retraite).
L’assurance vie, le PER et les ETF pour constituer son portefeuille action dans un cadre fiscal avantageux
Pour vous proposer les meilleures opportunités de marché en 2024, nous avons développé chez Goodvest deux contrats d’investissement en gestion pilotée :
- l’assurance vie ISR compatible avec une grande partie de vos objectifs (faire croître votre épargne, préparer un achat immobilier, préparer une transmission…) ;
- le PER ISR (plan d’épargne retraite) principalement pour préparer votre retraite ou préparer l'achat à votre résidence principale tout en défiscalisant vos revenus professionnels.
Ces contrats labellisés investissement socialement responsable et aligné avec l’Accord de Paris sont investis dans des ETF actions (pour accroître la diversification à moindre coût) spécialisées dans les secteurs d’avenir que nous venons de citer pour allier rentabilité de votre épargne et investissement responsable.
Une solution idéale pour commencer à faire fructifier votre épargne à long terme dès 2024 sur des actifs promoteurs !