Ce que vous pouvez faire pour protéger nos océans

Lundi 9 août, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a publié son rapport le plus important depuis 2014 et le constat est alarmant. Le changement climatique est de plus en plus présent et bien plus rapide qu’on ne le pensait. Le seuil de +1,5 degré de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle devrait être atteint autour de 2030, c’est 10 ans plus tôt que prévu ! Cela aura évidemment des conséquences sur notre planète et sur nos océans. Malheureusement, c’est en très grande partie à cause de l’activité humaine. Il est donc important que les gouvernements s’alignent afin d’atteindre un objectif de +1,5 degré en 2100 comme le voulait l’Accord de Paris. Vous pouvez, par exemple, changer quelques gestes simples de votre quotidien pour aider notre planète mais aussi changer vos habitudes de consommation afin de préserver nos océans.

Pourquoi est-ce important de protéger la mer ?

Les océans sont l’une des ressources naturelles les plus importantes de l’humanité. Ils ont permis à l’homme d’échanger, de se connecter avec d’autres régions, de se nourrir, et c’est aussi le foyer d’une faune et d’une biodiversité incroyables.

Un écosystème riche

Aujourd’hui, on compte plus de 250 000 espèces marines répertoriées par l’homme mais on estime qu’il existe en réalité des milliards (principalement des planctons). Selon les Nations Unis, cette biodiversité marine est nécessaire pour la santé de notre planète et notre bien-être social. En effet, 38% de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes, la pêche et l’aquaculture sont les principales sources de revenus de millions de personnes. D’où l’importance de bien comprendre les enjeux écologiques et biologiques de nos océans afin de les préserver.

Pourtant, selon Europarl, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique finissent dans nos mers chaque année. On estime donc que d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons. Le plastique n’est pas la seule menace qui pèse sur l’océan car il est aussi menacé par d’autres activités humaines, comme les eaux usées ou encore l’agriculture.

La responsabilité de tous

D’après l’UNESCO, 80% de la pollution marine à l’échelle mondiale est d’origine terrestre. Cela est lié aux pesticides pour l’agriculture, aux traitements des eaux usées mais aussi à la pollution liée à tous nos déchets. Les déchets plastiques ne sont pas les seuls à polluer, les déchets chimiques aussi, avec la crème solaire par exemple.

Cela a des répercussions sur la faune marine : si le réchauffement climatique augmente la température de 2 degrés, 99% des coraux risquent de disparaître. Par ailleurs, comme on l’a évoqué plus haut, la quantité de déchets plastiques dans nos océans est dangereuse pour les animaux car ceux-ci les confondent avec de la nourriture. En 2019, une baleine morte a été retrouvée avec 40kg de plastique dans l’estomac et il semblerait bien que les animaux ne soient pas les seuls à consommer du plastique.

La guerre du plastique

Des milliards de microplastiques finissent dans les océans. Ils viennent des déchets plastiques et ce sont détachés de ceux-là mais ils peuvent aussi venir de nos eaux usées. Ces plastiques sont alors inévitablement ingérés par les animaux marins et donc, par la chaîne alimentaire, par nous les Hommes.

“Soupe de plastique”

La “soupe de plastique” ou le “vortex de déchet” se situe entre le Japon et les États-Unis et correspond à une surface de 1,6 million de km2 de déchets plastiques. Découvert en 1997 par un océanologue américain, cet amas de déchets n’a cessé de croître jusqu’à obtenir le surnom de “7ème continent”. Ce vortex est essentiellement composé de sacs plastiques, de bouteilles en plastique et de filets. A cause du soleil et de l’eau de mer, ces déchets finissent par se transformer en tonnes de microplastiques, qui finissent par être avalés par les animaux. Compte tenu du mouvement de rotation de la Terre, ces déchets plastiques se retrouvent piégés dans les gyres océaniques, des courants marins.

Des alternatives eco-friendly

Comment empêcher cela ? Des professionnels et des chercheurs se sont donné la mission de nettoyer les océans, c’est le cas du chercheur néerlandais, Boyat Slat, et de son équipe. Cependant, il estime que l’humanité ne mettra fin aux déchets plastiques dans les océans qu’aux alentours de 2050.

Pour le moment, ce que nous pouvons faire afin de limiter la pollution dans nos océans est d’arrêter l’utilisation de plastique à usage unique. Pas de panique, il existe de nombreuses alternatives au plastique respectueuses pour l’environnement : Les gourdes en acier inoxydable ou en verre pour remplacer les bouteilles en plastique. Les cabas réutilisables et les totes bags sont de parfaites alternatives aux sacs plastiques L’utilisation de produits solides ou encore de vrac dans des contenants en verre permettent d’éviter que des contenants plastiques se retrouvent dans l’océan. Cela peut s’appliquer tant pour l’hygiène que pour l’entretien ménager et la cuisine.

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En route vers une pêche durable ?

Surconsommation de poisson

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la pêche et l’aquaculture sont deux des activités les plus importantes pour l’être humain. Selon la WWF, on estime que la production mondiale de poisson s’élève à 167 millions de tonnes dont 147 millions destinés à la consommation humaine. C’est beaucoup trop, sachant que nous surexploitons déjà 90% de nos stocks mondiaux. Cela a pour conséquence la disparition de certaines espèces dans nos mers et dans les eaux douces comme nous pouvons le constater avec les poissons migrateurs comme les saumons ou les esturgeons. Il est estimé que 76% de ces poissons migrateurs auraient disparu depuis 1970. La disparition des espèces marines est aussi liée à certaines méthodes de pêche qui nuisent à la faune marine. Par exemple, les moteurs des bateaux sont extrêmement nuisibles pour certaines espèces plus fragiles comme les coraux ou les tortues par exemple. En effet, les fuites d’essence et d’énergie fossile dans les moteurs des bateaux polluent ces écosystèmes déjà en danger.

Par ailleurs, la disparition de certaines espèces a aussi des conséquences au niveau social et économique. C’est le cas de certains pays comme le Sénégal où des communautés dépendent de la pêche mais où le nombre de Sardines a considérablement baissé sur leurs côtes. De plus, la pêche illicite amène des conflits avec les pêcheurs qui respectent les réglementations.

Comment mieux consommer

Aujourd’hui, plus de la moitié des poissons que nous consommons vient de l’aquaculture. Une bonne nouvelle pour la protection des espèces marines ? En réalité pas tant que cela… L'aquaculture n’est pas forcément synonyme de pêche durable. En effet, l’élevage de poissons participe à la pollution des eaux à cause de l’utilisation de produits chimiques et de médicaments comme des antibiotiques. Ces produits chimiques sont utilisés pour éliminer des parasites qui s’accrochent aux poissons. Malheureusement, traiter les poissons un à un prendrait trop de temps d’où l’utilisation de ces produits chimiques directement dans les bassins. Les eaux des bassins, polluées, finissent par rejoindre les milieux naturels et affaiblissent des espèces sauvages.

Nous pouvons aussi ajouter que ces fermes détruisent des écosystèmes naturels, comme c’est le cas en Asie du sud-est où des élevages de crustacés ont détérioré la mangrove. La plupart de ces poissons sont carnivores et ont donc besoin de sources de protéines animales. Par conséquent, l’exploitation d’espèces de petits poissons ou crustacés destinés à nourrir ces autres poissons a été mise en place et pollue car ces petits poissons ne sont jamais destinés à être consommés par l’Homme.

En France, selon l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la MER), 60% des poissons que nous consommons viennent majoritairement d’exploitations durables contre 15% il y a 20 ans ! Ce qui est une bonne nouvelle pour la protection des espèces de nos mers. L’humanité a encore du chemin à parcourir car la population de thon rouge en Méditerranée reste en déclin et 17% des poissons sur le marché français viennent d’une activité de poisson surexploitée.

Et pour aider encore plus notre planète, ayez conscience de votre manière de consommer. Par exemple, vous pouvez modérer ou même arrêter votre consommation de poisson, y compris ceux issus de l’aquaculture. N’hésitez pas à demander à votre poissonnier la provenance de vos poissons et privilégiez les espèces herbivores ou de bas niveaux trophiques. Pour terminer, consommez plutôt ceux issus de l’aquaculture biologique ou certifiés ASC (Aquaculture Stewardship Council).

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