Du côté de l’investissement responsable
SBTi reconnaît l’inefficacité des crédits carbone
La Science Based Targets initiative (SBTi) a, après des mois de débats, reconnu l’inefficacité des crédits carbone pour atteindre les objectifs climatiques.
Les crédits carbone sont issus des projets tels que la plantation d'arbres, l’investissement dans les énergies renouvelables ou encore les projets d’efficacité énergétique. De nombreuses études scientifiques ont souligné que ces crédits ne reflètent pas les avantages climatiques escomptés. De plus, de nombreuses controverses ont mis en question leur fiabilité, à l’instar du scandale Verra. Malgré ces préoccupations, le conseil d’administration de la SBTi avait, en avril dernier, proposé l'utilisation de ces crédits pour atteindre les objectifs de réduction des émissions indirectes (Scope 3).
Ce changement de décision intervient dans le contexte du lancement du Corporate Net-Zero Standard. Dans cette nouvelle norme, les crédits carbone sont autorisés pour les émissions résiduelles qui ne peuvent pas être évitées ou pour un maximum de 10% des émissions totales de l'entreprise. Les 90% restants devraient être réduits directement.
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Jour du Dépassement : L'Humanité vit à crédit à partir du 1er août 2024
Le 1er août 2024 marque un jour significatif pour notre planète : c'est le jour de l'épuisement prématuré des ressources naturelles disponibles pour l'année entière. Ce jour symbolique, déterminé par l'ONG Global Footprint Network, met en évidence le moment où la consommation de ressources de l'humanité dépasse ce que la Terre peut régénérer en une année. Cette évaluation est basée sur le croisement des données relatives à l'empreinte écologique des activités humaines et la biocapacité de la planète.
En 2023, le Jour du Dépassement était tombé le 2 août, ce qui signifie que cette année, nous avons atteint cette limite un jour plus tôt. Bien que la planète ait connu une amélioration temporaire pendant la période de la COVID-19, cette tendance ne s'est pas poursuivie.
La production électrique à partir des énergies renouvelables dépasse celle des énergies fossiles pour la première fois dans l’UE
En 2024, pour la première fois dans l'histoire de l'Union européenne, la production d'électricité issue des énergies éolienne et solaire a dépassé celle des énergies fossiles.
Au premier semestre 2024, la production de l’énergie éolienne et solaire a connu une croissance de 9,5% et 20% respectivement par rapport à la même période en 2023. Ensemble, ces deux sources d'énergie renouvelable ont produit 30% de l’électricité totale de l'UE, contre 27% l'année précédente. En incluant l'énergie hydroélectrique, les énergies renouvelables ont généré la moitié de l'électricité de l'UE au premier semestre 2024, établissant un nouveau record historique. De plus, Wind Europe et SolarPower Europe prévoient de nouvelles installations dans les mois à venir (avec une capacité totale de 77,8 GW).
En parallèle, la production d'électricité à partir de combustibles fossiles a continué de baisser avec la part des énergies fossiles dans la production totale d'électricité de l'UE atteignant 27%, comparé à 33% en 2023.
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Les fonds article 9 en difficulté
Les fonds article 9 ont enregistré une collecte nette d’environ 10,2 milliards d’euros au premier semestre de 2024, marquant un record de désinvestissement pour ces produits.
En comparaison, les investissements plus traditionnels ont connu une croissance, en partie expliquée par l’incertitude économique et des taux d’intérêt élevés. Par exemple, les fonds article 8, qui promeuvent des pratiques ESG moins strictes en comparaison avec les produits classés article 9, ont connu une croissance de 46% entre le premier et le deuxième trimestre. De plus, la réforme de la réglementation SFDR laisse des incertitudes impactant l’attrait des investisseurs pour les fonds durables, mais aussi le lancement de nouveaux fonds labellisés article 9.
Lire aussi : En quoi consiste le Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR) ?
Du côté de l’économie et des marchés
AXA cède sa gestion d'actifs à BNP Paribas
AXA a pris la décision de céder sa filiale AXA Investment Managers (IM) à BNP Paribas pour 5,1 milliards d’euros.
En acquérant AXA IM, BNP Paribas, via sa filiale BNP Paribas Cardif, solidifie sa position sur le marché européen de la gestion d'actifs. Avec cette acquisition, la banque française va gérer des encours totaux de 1 500 milliards d'euros, ce qui la place juste derrière Amundi, leader européen avec 2 150 milliards d'euros sous gestion. Cette opération permet également à BNP Paribas de surpasser Natixis IM, dont les encours atteignent 1 230 milliards d'euros.
Cette transaction souligne la dynamique de consolidation dans le secteur de la gestion d'actifs, où la concurrence s'intensifie.
L'Union européenne lance une procédure pour déficit excessif contre la France
L'Union européenne a officiellement entamé des procédures pour déficit public excessif à l'encontre de sept de ses États membres, dont la France. Cette décision marque la première activation de ces mesures depuis la suspension des règles budgétaires en 2020, suite à la pandémie de coronavirus. Outre la France, les pays concernés incluent l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte.
Ces pays ont dépassé la limite de 3% du PIB pour le déficit public, comme stipulé par le Pacte de stabilité et de croissance de l'UE, qui impose également une limite de 60% du PIB pour la dette publique.
Pour éviter des sanctions financières potentiellement sévères, les pays doivent désormais mettre en œuvre des mesures correctrices. Le pacte prévoit des amendes pouvant atteindre 0,1% du PIB par an pour les pays non conformes. Toutefois, ces sanctions n'ont jamais été appliquées, en raison de leur caractère politiquement sensible.
La France, avec une dette publique atteignant 110% du PIB, a souvent été sous le coup d'une procédure de déficit excessif depuis l'introduction de l'euro. Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé que la France devrait réduire ses dépenses de 25 milliards d'euros en 2024 pour améliorer ses finances publiques. À ce jour, 15 milliards d'euros d’économies ont déjà été prévus.
Pour l'avenir, la France s'engage à réduire son déficit public à 5,1% en 2024, avec un objectif de 5% en 2025. La Commission européenne prévoit un déficit de 5,3% cette année.
Les pays sous surveillance doivent soumettre, d'ici septembre, des plans budgétaires à moyen terme pour expliquer comment ils prévoient de revenir aux normes de l'UE.
Point marché
Le PIB français a augmenté de 0,3% au T2 de 2024. Cette croissance est notamment due à l’organisation des Jeux Olympiques et aux exportations portées par l’aéronautique.
Aux États-Unis, la Fed a maintenu ses taux d’intérêt au même niveau. Avec le marché du travail qui ralentit considérablement, la baisse des taux est très attendue en septembre.
Au Royaume-Uni, compte tenu du ralentissement de l’inflation, la BoE a décidé de baisser ses taux à 5%, une première en plus de 4 ans.