Alors que le contexte climatique est de plus en plus alarmant, la responsabilité des banques et des institutions financières est pointée du doigt. Et pour cause, elles ont un rôle majeur dans le réchauffement climatique qu’elles contribuent à perpétuer en finançant des industries très polluantes, notamment les énergies fossiles.
Les banques et leurs financements
Les dépôts des clients sur leur compte bancaire sont divisés en deux parties : un pourcentage de ces dépôts est conservé, souvent dans une Banque centrale, pour assurer la liquidité des fonds à tous les clients et la part de dépôts restante elle, est utilisé par les banques pour financer des projets en tout genre.
Jusqu’ici, les banques avaient tendance à privilégier des projets sûrs en termes de rentabilité. Cela revient à dire que les projets soutenus étaient souvent ceux de grands groupes et orientés vers des secteurs tels que les énergies fossiles. Un constat alarmant a été fait : 350 milliards de dollars ont été alloués aux énergies fossiles entre 2016 et 2021 grâce aux investissements des banques françaises. L’empreinte carbone des grandes banques françaises équivaut à près de 8 fois l’empreinte carbone de la France entière. Ce sont les observations d’Oxfam France dans leur étude parue en 2020 “Banques : des engagements à prendre au 4ème degré”.
Avec de tels chiffres, la responsabilité des banques dans le réchauffement climatique ne peut plus être niée. Mais indirectement, c’est aussi la responsabilité de tous les clients qui continuent à placer leur argent dans ces banques traditionnelles. À titre d’information, 25 000€ placés dans une banque classique émettent environ 15 tonnes de CO2/an. Cette empreinte carbone qui s’ajoute à l’empreinte carbone du quotidien est alors très (très) loin des objectifs fixés pour atteindre l’empreinte carbone idéale de 2 tonnes de CO2/an par personne.
Financer la transition écologique, c’est possible ?
Spoiler alert : oui. Tout est une question de choix.
Compte tenu du contexte actuel qui malheureusement, ne permettrait pas d’atteindre l’objectif des +1,5°c défini suite à l’Accord de Paris, il est nécessaire d’agir. Et les banques ont un rôle à jouer.
En réalité, les banques sont décisionnaires des investissements réalisés. Elles ont choisi d’investir dans des industries polluantes depuis des années mais pourraient (et devraient) tout à fait sélectionner des industries plus respectueuses de l’environnement.
C’est d’ailleurs la logique adoptée par de nouveaux acteurs bancaires : financer la transition écologique. Les banques écologiques, banques vertes ou écobanques sont apparues avec pour ambition de ne soutenir que des projets qui respectent et qui ont même un impact positif sur l’environnement.
C’est par exemple le cas d’Helios qui flèche tous ses financements vers des projets qui accélèrent la transition écologique : mobilité bas carbone, énergies renouvelables, tri des déchets, etc.
Ces nouveaux modèles permettent de soutenir des projets plus jeunes, à impact, qui proposent des solutions réelles pour le monde de demain. Plusieurs façons de faire existent.
Le financement de la transition par l’interchange
À chaque paiement réalisé par carte bancaire, une commission est appliquée : il s’agit de l’interchange. Cette commission va directement dans les poches des banques traditionnelles. Mais pour d’autres nouveaux acteurs, l’interchange est une opportunité d’investissement. Certaines néobanques vont donc utiliser une partie de ces frais d’interchange pour réaliser des dons à des entreprises engagées.
Financer la transition : le modèle d’Helios
Helios est une alternative bancaire dont le modèle est centré autour de l’impact. Pour en avoir le plus possible, les investissements sont réalisés de la même manière qu’une banque traditionnelle : grâce à une partie des dépôts des clients (à hauteur de 40% environ). 100% des dépôts ne peuvent pas être investis car il faut pouvoir assurer la liquidité des fonds pour les clients. En plus de ces 40% de dépôts, une partie des frais d’interchange est ajoutée : un cumul qui permet de démultiplier l’impact. C’est grâce à ce modèle qu’Helios a déjà pu soutenir la transition écologique à hauteur de 6 millions d’euros.
Et les clients dans tout ça ?
La transition écologique est une tendance globale en France. Nombreux sont ceux qui font des efforts au quotidien pour réduire leur empreinte carbone. Et pour ce faire, ce sont souvent les secteurs de l’alimentation, des transports ou l’industrie textile qui sont les premiers leviers. Le choix de son compte en banque n’avait pas encore un lien évident avec le fait de s’engager écologiquement.
Mais depuis la naissance des banques vertes, le message est entendu. De plus en plus de personnes prennent conscience de l’importance des banques dans cette démarche et cherchent à placer leur argent au vert pour enfin aligner leur compte bancaire avec leurs valeurs.
Dans les banques traditionnelles, les clients ont souvent peu d’informations sur ce qui est fait de leur argent. Les conseillers sont parfois dans l’incapacité à donner des informations aux clients car même eux, n’en sont pas informés. Alors quand on s’engage au quotidien et qu’on fait face à cette opacité dans le milieu bancaire qui pourtant, peut être le nerf de la guerre, c’est difficile.
En plus d’un engagement écologique, les clients cherchent aussi une certaine transparence. Les jeunes banques vertes qui voient le jour incluent cette attente dans leur modèle pour satisfaire les attentes de clients toujours plus impliqués dans leur démarche.
Pour reprendre l’exemple d’Helios, la néobanque publie tous les financements réalisés dans une rubrique de l’application mobile et sur son site internet. Ainsi, les clients savent vraiment ce qu’ils soutiennent indirectement. Vert, le média qui annonce la couleur a d’ailleurs réalisé un comparatif des acteurs bancaires verts récemment et précise que le travail de transparence réalisé par Helios est peu commun dans le milieu bancaire et néo-bancaire.