La relation entre Goodvest et les émissions de carbone
Nous analysons rigoureusement les fonds des sociétés de gestion pour ne proposer que les meilleurs à nos clients. Ils doivent à la fois respecter nos engagements mais également afficher une bonne performance financière.
Puisque nous avons comme politique de soumettre uniquement des portefeuilles respectant l’Accord de Paris en limitant le réchauffement climatique à 2°C, nous réalisons une analyse climatique de tous les fonds. Cela implique le calcul des émissions de carbone des fonds et par conséquent, des entreprises les constituant. Toutefois, pour que nous puissions analyser nos portefeuilles, les entreprises doivent d’abord publier leur empreinte carbone. Suite à la demande croissante des investisseurs pour plus de transparence sur l’impact des fonds, plusieurs régulations ont été mises en place ces dernières années.
La réglementation sur la publication des émissions de gaz à effet de serre
Depuis 2010, avec la loi Grenelle II, les entreprises de plus de 500 salariés (250 dans les DOM) doivent réaliser un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre tous les 4 ans. De plus, depuis 2016, les manquements au calcul ou à la transmission du bilan des émissions de gaz à effet de serre peuvent être sanctionnés par une amende d’un montant maximum de 1 500 €. La loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat réévalue cette sanction à 10 000 € avec un maximum de 20 000 € si récidive.
Concernant les investisseurs, un décret d’application de l’article 173 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a été publié en 2017. La France rend maintenant obligatoire la publication de leur contribution aux objectifs climatiques et aux risques financiers associés à la transition énergétique et écologique.
Qu’est-ce qui est compris dans la comptabilité carbone ?
Le bilan des émissions de gaz à effet de serre (ou bilan GES) est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise (ou captée) dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation ou d'un territoire. Les émissions de carbone sont ordonnées selon plusieurs catégories appelées « postes ». Ce classement permet d’identifier les postes d’émissions où la contrainte carbone est la plus forte afin de cibler les émissions à réduire.
Les catégories de ces “postes” sont appelées des Scopes. Ils vont de 1 à 3 (1 étant le plus restreint et 3 le plus large).
Que sont les Scopes 1, 2 et 3 ?
Chaque Scope prend en compte les émissions d’un produit ou d’une entreprise à différentes étapes de la chaîne de valeur.
Le Scope 1 regroupe les émissions directes de l’entreprise, c’est-à-dire uniquement les émissions venant des activités contrôlées par l’entreprise. Ces émissions sont liées à la combustion de carburants mais aussi de biomasse pour produire de l’électricité, générer de la vapeur ou de la chaleur. Le Scope 2 comprend les émissions indirectes liées à l’achat d’électricité, de vapeur, de chaleur et de froid pour usage final propre. Le Scope 3 englobe toutes les émissions indirectes de l’entreprise, qui font partie du reste de la chaîne de valeur, que cela soit en amont ou en aval. Cela signifie que tant les émissions des biens et services achetés, que celles de la distribution ou de l’utilisation des biens sont comptabilisées dans le Scope 3.
Prenons l’exemple d’un constructeur automobile, toutes ses émissions de CO2 liées à la fabrication en elle-même des voitures sont classées dans le Scope 1. Son Scope 2 comprend l’électricité utilisée pour allumer et chauffer ses usines et ses bureaux. Le fonctionnement de leurs voitures, une fois vendues, relève du Scope 3, tout comme l’empreinte carbone de ses fournisseurs.
Quelle est leur utilité ?
L’ensemble des Scopes permet de différencier l’impact climatique des entreprises d’un même secteur ou encore de comparer les secteurs entre eux. Il est donc nécessaire d’analyser les entreprises avec les 3 Scopes afin que les clients et les investisseurs aient une vision globale de l’impact carbone de leur soutien.
En France, il est maintenant obligatoire pour les grandes entreprises de rapporter leurs émissions du Scope 1 & 2. Mais beaucoup d’autres entreprises, plus petites ou même internationales, montrent qu’elles ont réalisé l’importance de ces émissions en les affichant. Cela signifie aussi qu’elles ont pris en compte les risques associés dans un avenir à plus de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. La plupart des entreprises ont donc mis en place une stratégie de transition énergétique pour réduire ces émissions.
Le Scope 3, même s’il est généralement plus élevé que les deux autres, est rarement calculé par les entreprises. C’est lié au fait que ces dernières n’ont pas l’obligation de mentionner ces émissions et que les prendre en compte empirerait leur empreinte carbone. De plus, il est difficile de le calculer car ce ne sont pas les émissions de l’entreprise mais celles du reste de la chaîne de valeur. Sans obligation, il y aura donc toujours des entreprises qui ne calculeront pas les émissions du Scope 3.
Cette omission implique que ces entreprises passent à côté d’un grand nombre des risques auxquels elles s’exposent et ne peuvent pas avoir une stratégie adaptée à leur situation. D’un point de vue financier, cela revient à omettre les potentielles pertes futures causées par les risques du changement climatique.
Chez Goodvest, nous étudions l’empreinte carbone (Scopes 1, 2 et 3) de chaque fonds pour choisir les meilleurs d’entre eux. De plus, si nous avons choisi de construire des portefeuilles avec un alignement à maximum 2°C, c’est pour proposer un gage de qualité et de transparence à nos clients.
Qui nous les fournit ?
Nous recueillons l’empreinte carbone de nos portefeuilles auprès de notre partenaire, Carbon4 Finance.
Fondé en 2016 par trois experts des enjeux énergie-climat, Jean-Marc Jancovici, Alain Grandjean et Laurent Morel, Carbon4 Finance est un fournisseur indépendant de données carbone. Elle fournit des données aux gestionnaires d’actifs, fonds de pension, banques et fabricants d’indices pour leur permettre d’intégrer le défi du changement climatique à leurs décisions d’investissement. Carbon4 Finance a créé sa propre méthodologie d’analyse climatique : Carbon Impact Analytics (CIA). Cette dernière permet de connaître les émissions produites par les activités des entreprises mais également leurs émissions réduites depuis 5 ans et leurs émissions économisées grâce à des matériaux, méthodes, technologies durables.
En bref, il est maintenant obligatoire pour les entreprises de rendre public leurs émissions des Scopes 1&2 mais pas encore du Scope 3. Cela empêche les parties prenantes de comprendre le réel impact carbone des entreprises. Toutefois, les données de Carbon4 Finance sont très complémentaires. Elles nous permettent d’avoir un rapport complet de l’impact climatique de chacun de nos fonds et d’en comparer de nouveaux à proposer.