En cherchant dans quels ETF placer votre argent vous serez confronté aux deux grandes catégories d’ETF : les ETF à réplication physique et les ETF synthétiques. Bien que visant les mêmes objectifs, c'est-à-dire reproduire la performance d’un indice donné, les ETF physiques et synthétiques ont un fonctionnement bien différent. Il découle de cette différence un problème potentiel en matière de prise de risque, mais aussi sur le plan extra financier où l’investisseur responsable pourrait être dupé sur la qualité ESG de son investissement.
Ainsi, en quoi consistent les ETF physiques et synthétiques ? Un ETF synthétique est-il adapté aux objectifs de l’investissement responsable ? Comment s’assurer de faire le bon choix pour constituer un portefeuille responsable ?
L’ETF pour répliquer un indice
Avant d’aborder la notion d’ETF physique et synthétique, faisons un bref rappel sur ce que sont ces produits financiers.
Plutôt que d’investir dans des titres financiers pris individuellement, vous pouvez passer par l'intermédiaire d’un fonds d’investissement. On distingue classiquement deux grandes catégories de fonds dont la différence tient au mode de gestion :
- les fonds d’investissement actifs dont les encours sont gérés par une société de gestion qui a la charge de définir la stratégie d’investissement pour générer de la performance ;
- les fonds d’investissement passifs qui se contentent de répliquer un indice de référence (CAC40 par exemple), sans qu’aucun arbitrage (achat revente) ne soit effectué en leur sein. C’est ce qu’on appelle les ETF.
Choisir d’investir dans des ETF plutôt que des fonds actifs vous permettent de faire de véritables économies sur les frais de gestion sans pour autant perdre en performance. En effet, il est rare qu’un fonds d’investissement actif batte son indice de référence (moins de 20 % des cas selon Morningstar).
Pour reproduire la performance de son indice, un ETF peut utiliser deux modes de réplication :
- la réplication physique ;
- la réplication synthétique.
Lire aussi : Qu’est-ce qu’un ETF ?
La méthode de réplication physique d’un ETF
Les ETF à réplication synthétique sont très simples à comprendre : le fonds détient en principe tous les titres composant l’indice dans les mêmes proportions. En toute logique, la performance de l’indice est donc parfaitement répliquée.
Toutefois, dans certains cas, l’ETF peut ne pas détenir la totalité des actifs d’un indice, mais seulement un échantillon représentatif. On parle alors de réplication partielle.
Cette méthode de réplication partielle est utilisée lorsque certains actifs de l’indice sont difficiles à acquérir au regard de leur influence limitée dans la performance globale (c’est souvent le cas pour les ETF emerging markets par exemple). En effet, il n’est pas rare que certains actifs d’un indice soient tellement corrélés entre eux (même niveau de variation de prix), qu’ils peuvent être considérés comme parfaitement substituables.
Au-delà de la réplication partielle, il est aussi possible de répliquer un indice sans détenir tous les actifs de l’indice, voire aucun. C’est ce qu’on appelle les ETF synthétiques.
Les ETF en réplication synthétique
Les ETF synthétiques sont des ETF qui ne détiennent pas les titres composant l’indice, mais ont souscrit un SWAP auprès généralement d’une institution financière. Pour comprendre la mécanique d’un ETF synthétique, il convient de comprendre ce qu’est un SWAP.
L'échange de performance avec un SWAP
Le SWAP est un produit financier dérivé ayant pour objectif d’échanger la performance d’un ou plusieurs actifs financiers avec d’autres.
Imaginons qu’un ETF possède les actions des 10 meilleures capitalisations boursières françaises, mais souhaite reproduire la performance de l’indice New Energy ESG. Plutôt que d’acheter tous les titres de cet indice, il peut souscrire un SWAP avec une entité tierce pour échanger la performance de ses 10 actions avec celles de l’indice.
De deux choses l’une :
- les 10 actions ont une performance supérieure à l’indice, l’ETF reverse la différence à l’entité tierce ;
- les 10 actions ont une performance inférieure à l’indice, l’entité tierce comble la différence.
Ainsi, grâce au SWAP, notre ETF synthétique sert donc à ses investisseurs la performance de l’indice New Energy ESG en toutes circonstances (du moins tant que l’entité tierce paie bien les écarts en sa défaveur).
La mécanique d’un ETF synthétique
Pour qu’un ETF synthétique fonctionne correctement, il doit donc :
- posséder des titres financiers dont la performance est relativement proche de celle de l’indice à répliquer. On parle alors de collatéral ;
- avoir souscrit un SWAP auprès d’une contrepartie solide capable de payer la différence en toute circonstance. Ce sont généralement des banques ou des institutions financières. Ces dernières n’ont au passage aucune obligation théorique à détenir les actifs dont elles échangent la performance.
Autrement dit, investir dans un ETF synthétique revient à investir dans un produit dérivé assorti d’un collatéral. Il s’agit donc d’un investissement purement spéculatif autour d’un investissement donné, vous n’êtes aucunement co-propriétaire des titres financiers composant l’indice comme ce serait le cas avec un ETF physique.
Se pose alors la question de l’intérêt réel pour un investisseur de choisir un ETF synthétique plutôt que physique...
Pour quelles raisons certains ETF sont-ils en réplication synthétique ?
Avant tout, sachez que de nombreux investisseurs particuliers ne savent pas réellement dans quoi ils épargnent. Ils investissent indirectement à travers des plans épargnes peu transparents créant un voile d’ignorance sur l’utilisation concrète de leur épargne.
Conseil de Goodvest : Chez Goodvest, nous cherchons à rendre notre assurance vie ISR la plus transparente possible pour que vous sachiez à tout moment la manière dont est utilisée votre épargne. Mais, la transparence n’est pas toujours suffisante pour investir de manière responsable, c’est pourquoi nous nous efforçons de vous fournir toutes les informations utiles pour accroître votre compréhension du secteur financier (avec cet article par exemple !).
D’autres peuvent être motivés par les faibles frais de gestion proposés par ces produits. En effet, construire un ETF peut vite devenir compliqué quand de nombreuses valeurs composant un indice sont peu liquides ou cotées sur des marchés boursiers étrangers peu accessibles. Or, ce qui est complexe et difficile à mettre en œuvre se répercute inévitablement sur l’investisseur sous la forme de frais de gestion.
L’ETF synthétique répond alors parfaitement à cette problématique puisqu’il n’est pas nécessaire de détenir réellement les titres de l’indice, idem pour la contrepartie du SWAP.
Enfin, les ETF synthétiques peuvent être conçus pour contourner les restrictions d’investissement de certaines enveloppes fiscales comme le PEA (plan épargne action). Pour rappel, un PEA vous permet d’investir exclusivement dans des actions européennes ou dans des fonds composés au moins à 75 % d’actions européennes.
Si le collatéral d’un ETF synthétique respecte ces règles d’investissement, il devient alors éligible au PEA alors même qu’il réplique la performance d’un indice complètement étranger à l’Union européenne…
Pourquoi un ETF synthétique est problématique pour un investisseur responsable ?
Un ETF synthétique peut poser un problème aux investisseurs souhaitant intégrer des critères ESG à leur épargne ou des considérations éthiques personnelles en raison notamment de la composition du collatéral. De plus, sur le plan financier, un ETF synthétique ajoute un risque supplémentaire à l’investisseur : le risque de contrepartie.
Lire aussi : Quelles solutions pour faire un investissement éthique ?
Le risque de contrepartie d’un ETF synthétique
Lorsque vous investissez dans un ETF, qu’il soit physique ou synthétique, vous vous exposez au risque de marché. Autrement dit, vous prenez le risque que votre investissement perde en valeur dans le temps et donc, que vous assumiez une perte en capital (bien sûr, il est possible de maîtriser ce risque financier).
Avec un ETF synthétique, il y a un risque supplémentaire que la contrepartie du SWAP ne puisse pas payer l’écart de performance et donc que l’ETF plonge dans les abysses. Bien que peu probable, cette situation peut néanmoins se présenter en cas de crise financière aiguë, comme nous l’avons vécu en 2008.
Un collatéral trompeur pour les investisseurs responsables
L’autre point problématique tient à la transparence de ce type de produit. En investissant dans un ETF synthétique, vous investissez dans un collatéral dont il est parfois difficile de connaître la composition.
En fouillant un peu, vous vous rendez compte que le collatéral de votre ETF synthétique énergie renouvelable est composé en réalité de Total Energies, ESSO et autres entreprises pétrolières… Ce n’est pas toujours le cas, mais il n’est pas rare d’être confronté à un flagrant délit de greenwashing.
Autant vous dire que si vous souhaitez intégrer des critères ESG à votre épargne, éloignez vous des ETF synthétiques ou alors, vérifiez bien le collatéral avant d’investir !
En tout état de cause, sachez que vous n’investissez pas réellement dans les entreprises de l’indice responsable choisi. Vous ne contribuez donc pas à faire augmenter la valorisation de ces entreprises pour leur permettre, si nécessaire, de lever des capitaux à bon prix sur les marchés financiers.
Lire aussi : Pourquoi investir de manière responsable avec des ETF ESG ?
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Lire aussi : Quels ETF choisir pour votre assurance vie ISR ?