Du côté de l’investissement responsable
Le changement climatique et son impact sur les prix alimentaires
Depuis toujours, les conditions météorologiques influencent la production alimentaire et les prix. Cependant, les changements climatiques actuels créent des perturbations durables, réduisant les rendements des cultures et augmentant les coûts.
Les anomalies climatiques telles que les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations, autrefois ponctuelles, deviennent plus fréquentes et intenses, impactant de manière soutenue les rendements agricoles. Des produits de base comme le blé, le café, et les oranges voient leurs prix augmenter.
Les températures élevées et les événements climatiques extrêmes, en particulier, exercent une pression inflationniste persistante sur les prix alimentaires. Une étude récente de la Banque centrale européenne et de l'Institut Potsdam pour la recherche sur l'impact climatique prévoit que l'inflation alimentaire mondiale pourrait augmenter de 3,2 points de pourcentage par an au cours de la prochaine décennie en raison du réchauffement climatique, contribuant ainsi à une inflation globale accrue de 1,18 point de pourcentage d'ici 2035.
Ces augmentations de prix obligent les banques centrales à revoir leurs politiques. Jusqu'à présent, les prix des denrées alimentaires et de l'énergie étaient souvent exclus des mesures d'inflation de base en raison de leur volatilité. Cependant, le changement climatique créant des pressions inflationnistes durables, une réévaluation de cette approche pourrait s'avérer nécessaire. Les banques centrales pourraient être contraintes de réagir par des hausses de taux d'intérêt plus fréquentes et plus volatiles, ce qui impliquerait que les prix de l’alimentation soient intégrés dans l’indicateur d’inflation suivi par les banques centrales.
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Zéro artificialisation nette des sols
L'Autorité environnementale met en évidence dans son rapport annuel la difficulté de la mise en place de la politique de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, particulièrement dans le contexte de la réindustrialisation du pays.
Le besoin contradictoire entre la nécessité de préserver les espaces naturels et le besoin de terrains pour les projets industriels met en difficulté ce projet. L'objectif du gouvernement est ambitieux : réduire de moitié la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers d'ici 2030, et atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Cependant, pour les projets industriels, 12.500 hectares exclus du ZAN, sont réservés.
En 2023, l'Autorité environnementale a critiqué plusieurs projets d'extension de grands ports maritimes, comme celui de Dunkerque, pour la sous-estimation des besoins de compensation, la dégradation des milieux naturels et les atteintes aux espèces protégées, sans justification d'intérêt public majeur.
En effet, la planification globale de l’espace à long terme est souvent négligée lors de la mise en place des projets industriels, un facteur important car ils ne sont pas exclus de la responsabilité environnementale.
Du côté de l’économie et des marchés
Partenariat entre MSCI et Moody’s
Moody’s a signé un accord avec MSCI d’utilisation de leurs données et modèles pour la notation ESG. Du côté de MSCI, l’agence bénéficiera de l’accès à la base de données de Moody’s couvrant plus de 500 millions d’entreprises dans le monde.
Le partenariat entre Moody’s et MSCI combine les forces de deux leaders du secteur de la notation ESG. Bien que l’activité de notation de crédit de Moody’s reste indépendante, la branche ESG Solutions, héritée de Vigeo Eiris, va disparaître. MSCI, de son côté, bénéficiera de l’accès à la base de données Orbis.
Ce partenariat pourrait accentuer la domination de MSCI et contribuer à la concentration du marché de la donnée ESG, où les acteurs européens peinent à rivaliser. Le partenariat soulève également des questions sur la qualité et la profondeur des données ESG fournies. La question est de savoir si la double matérialité serait intégrée dans l’approche de ces acteurs américains. La tendance actuelle, poussée par des réglementations comme la CSRD et le devoir de vigilance, privilégie une analyse de double matérialité, intégrant des aspects financiers et non financiers.
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Point marché
L’inflation américaine a baissé plus que prévu en juin passant de 3,3% en mai à 3,0%, augmentant ainsi la probabilité d’une première baisse de taux de la Fed dans les prochains mois.
La Banque de France table sur une croissance de 0,1% du PIB en France au 2ème trimestre. Cette hausse modeste s’explique en partie par le contexte politique incertain.