Le label Greenfin, meilleur label de la finance verte ?

  • Garance - Analyste ISR
3
May
2024

Le label Greenfin, lancé en 2019 par le ministère de la Transition écologique, incarne aujourd'hui l'une des initiatives les plus ambitieuses de la France en matière de finance verte. Mais comment se distingue-t-il réellement de son célèbre homologue, le label ISR, et des autres labels du paysage de la finance verte ? Dans cet article, nous vous expliquons l'objectif du label Greenfin, les critères requis pour l’obtenir et son positionnement unique dans la lutte contre le changement climatique.

Le label Greenfin, label de la transition énergétique et écologique

Qu’est-ce qu’un label financier ? 

Un label est essentiellement une "étiquette” délivrée par une institution, une ONG ou un gouvernement, qui est apposée sur un produit ou un service pour attester de sa qualité, son origine ou sa conformité à des normes spécifiques. Par exemple, dans le domaine alimentaire, le label bio certifie qu'un produit répond à des normes spécifiques en matière d'agriculture biologique.

De la même manière, les labels de la finance durable sont accordés à des produits financiers comme des fonds d'investissement. Leur objectif principal est d'aider les investisseurs à identifier les placements qui respectent des critères spécifiques en matière de durabilité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Il existe un large éventail de labels dans le domaine de la finance durable, chacun ayant ses propres caractéristiques, avantages et limites.

Dans le paysage complexe de l'investissement responsable, l’épargnant se trouve souvent perdu parmi une multitude de labels. En France, le label ISR est particulièrement (re)connu, mais il existe d'autres labels comme le label Finansol ou encore le label Relance, qui émergent depuis quelques années. Outre les labels français, il existe également des équivalents belges, luxembourgeois ou allemands.

Chacun de ces labels présente des spécificités, des objectifs et des approches distincts, tout en affichant des niveaux d’exigence variables. Cela peut complexifier la sélection d’un placement responsable pour les investisseurs désireux de mettre leur épargne au service de la transition écologique.

Lire aussi : Les labels de la finance responsable : avantages et limites

Le label Greenfin, label de la finance verte 

Le label Greenfin est un label d'État, créé en 2019 par le Ministère de la Transition Écologique pour succéder au label « Transition Énergétique Écologique pour le Climat » (TEEC), lui-même institué lors de la COP 21 en 2015.

L'objectif principal du label Greenfin est de garantir aux investisseurs que les fonds qui en bénéficient contribuent effectivement à la transition écologique et énergétique. Il se distingue des autres labels par son approche exigeante, notamment en matière d’exclusions sectorielles.

À ce jour, le label Greenfin a été attribué à 102 fonds, pour un montant total de 35 milliards d'euros. Ce chiffre illustre non seulement l'ampleur de l'adoption de ce label dans l'industrie financière, mais aussi la reconnaissance croissante de son importance stratégique dans la promotion d'un développement durable.

Quels sont les critères du label Greenfin ?

Pour être éligibles au label Greenfin, les fonds d’investissement doivent respecter un certain nombre de critères définis par le référentiel du label. Parmi ces critères, on relève notamment l’engagement dans une ou plusieurs des 8 éco-activités définies par le référentiel, ou encore l’exclusion de certains secteurs néfastes. 

Les éco-activités du label Greenfin

Les fonds d’investissement qui souhaitent obtenir le label Greenfin doivent avant tout concentrer leurs investissements sur des entreprises engagées dans une des huit éco-activités définies par le label, que sont : 

  • l’énergie : énergies renouvelables, efficacité énergétique
  • le bâtiment : construction bas carbone, rénovation énergétique des bâtiments 
  • la gestion des déchets et le contrôle de la pollution : initiatives visant à réduire, recycler et traiter les déchets de manière plus durable
  • l’industrie : développement de technologies propres et de pratiques durables
  • le transport propre : solutions de mobilité durable, y compris les véhicules électriques ou les infrastructures de transports en commun
  • les technologies de l’information et de la communication :
  • l’agriculture et les forêts : agriculture durable, agroécologie et gestion forestière responsable
  • l’adaptation au changement climatique : adaptation des infrastructures et des communautés aux effets du changement climatique

Des politiques d’exclusion ambitieuses

Dans le domaine de la finance verte, de nombreux fonds d’investissements prétendument “responsables” sont critiqués en raison de leur implication dans des secteurs préjudiciables et des activités controversées, telles que le tabac, l'armement ou les énergies fossiles.

Le label ISR, notamment, s’est trouvé dans la tourmente ces dernières années, en raison de l’absence de politique d'exclusion et de la présence par conséquent de nombreuses entreprises controversées opérant dans le secteur des énergies fossiles au sein des fonds labellisés ISR, malgré leur incompatibilité avec les objectifs climatiques internationaux.

Face à ces enjeux, une solution efficace consiste à mettre en œuvre des politiques d'exclusion strictes. Le référentiel du label Greenfin, par exemple, exclut certaines activités de son périmètre d'investissement. C’est notamment le cas de toutes les entreprises engagées dans l’ensemble la chaîne de valeur des combustibles fossiles.

Jusqu’en 2024, le label Greenfin excluait également l’ensemble des activités liées au nucléaire. Depuis le 9 janvier 2024, le label Greenfin réintroduit le nucléaire dans son référentiel des activités éligibles. En cause, la réévaluation des critères d’exclusion dans une démarche de cohérence avec ceux fixés dans la taxonomie européenne.

Le label Greenfin exclut également les sociétés réalisant plus de 30% de leur chiffre d'affaires dans certaines activités spécifiques, que sont :

  • Les centres de stockage et d’enfouissement de déchets sans capture de gaz à effet de serre (GES).
  • L'incinération de déchets sans récupération d'énergie.
  • L'efficience énergétique appliquée aux sources d'énergie non renouvelables et les économies d'énergie liées à l'optimisation de l'extraction, du transport et de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles.
  • L'exploitation forestière non durable et l'agriculture pratiquée sur tourbière.

Enfin, le label interdit aussi l'investissement dans des entreprises qui produisent, transportent ou distribuent des équipements et services destinés aux secteurs strictement exclus.

Ces mesures d'exclusion montrent l'engagement du label Greenfin envers une finance véritablement durable, en refusant de soutenir ou de bénéficier indirectement des secteurs qui aggravent le changement climatique. Cette approche par exclusion constitue l’une des approches les plus fiables garantissant que les fonds labellisés Greenfin limitent leur impact négatif sur le changement climatique.

Une transparence accrue

Pour obtenir le label Greenfin, les fonds doivent non seulement suivre ces critères stricts, mais aussi se soumettre à des exigences de transparence élevées. Ce niveau de transparence est crucial pour la construction d'un portefeuille véritablement responsable, permettant aux investisseurs de vérifier l'authenticité des engagements du fonds en matière d'impact environnemental et social. La transparence d’un fonds d’investissement sur ses pratiques est un gage de confiance pour les investisseurs et une preuve de bonne volonté de la part des sociétés de gestion de faire évoluer leurs pratiques en matière de responsabilité. 

Ainsi, le label Greenfin se présente comme un outil puissant pour orienter les capitaux vers des investissements qui soutiennent réellement la transition écologique et énergétique, tout en offrant une assurance contre les investissements dans des pratiques néfastes ou controversées.

Label ISR, Greenfin, Finansol : comment choisir ? 

Lorsqu'il s'agit de choisir parmi les trois principaux labels français dans le domaine de l'investissement responsable – ISR, Greenfin, et Finansol – il est crucial de comprendre leurs orientations et objectifs distincts pour aligner votre sélection avec vos propres objectifs d'investissement. Si le label ISR se veut généraliste, les labels Greenfin et Finansol, eux, ciblent spécifiquement les entreprises à fort impact pour la transition écologique pour l’un, et les entreprises solidaires pour l’autre. 

Lire aussi : Le label ISR, un référentiel en pleine refonte

Greenfin ISR Finansol
Date de création 2015 puis évolution en 2019 2015 1997
Organisme Ministère de la Transition écologique Ministère de l'Économie FAIR
Objectif Mobiliser une partie de l'épargne au bénéfice de la transition énergétique et écologique Permettre aux épargnants, ainsi qu'aux investisseurs professionnels, de distinguer les fonds d'investissement mettant en œuvre une méthodologie robuste d'investissement socialement responsable (ISR), aboutissant à des résultats mesurables et concrets. Distinguer les produits d'épargne solidaire des autres produits d'épargne auprès du grand public
Approche d'investissement Focus sur le financement des éco-activités et de la transition énergétique. Label généraliste, ciblant l'ensemble des secteurs d'activités en prenant en compte des critères ESG. Focus sur les impacts sociaux.
Nombre de fonds labellisés 102 1231 109
Encours totaux des fonds labellisés (en Mds €) 35 776 20
Exclusions sectorielles Avant 2024 : aucune

Depuis 2024 :
  • Armement
  • Émetteurs soupçonnés de violation graves et/ou répétées d'un ou plusieurs principes du Pacte Mondial
  • Tabac
  • Chaîne de valeur du charbon thermique
  • Développeurs de nouveaux projets d'exploration, d'extraction, de raffinage de fossiles liquides ou gazeux
  • Exploration, l'extraction, le raffinage de combustibles fossiles liquides ou gazeux non conventionnels
  • Production d'électricité hautement carbonée
  • Activités relevant de l'ensemble de la chaîne de valeur des combustibles fossiles
  • Sociétés réalisant plus de 30% [inclus] de leur chiffre d'affaires dans une des activités suivantes :
  • - les centres de stockage et d'enfouissement sans capture de GES ;
    - l'incinération sans récupération d'énergie ;
    - l'efficience énergétique pour les sources d'énergie non renouvelables et les économies d'énergie liées à l'optimisation de l'extraction, du transport et de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles ;
    - l'exploitation forestière, sauf si elle gérée de manière durable, et l'agriculture sur tourbière.
  • Production, transport et la distribution/vente d'équipements et services réalisés auprès/à destination de clients des secteurs strictement exclus
Aucune
Transparence Exigences élevées de transparence et de rapport sur les impacts environnementaux. Exige une bonne transparence mais avec un focus plus large incluant les aspects sociaux et de gouvernance. Transparence axée sur l'impact social des investissements, moins sur les détails environnementaux.

Lire aussi : À quoi correspondent les critères ESG ? 

Plus transparent, plus vert, plus responsable ? 

Le label Greenfin est souvent salué comme le meilleur élève des labels de la finance responsable. En effet, parmi les divers labels existants, Greenfin se distingue par un niveau d'exigence particulièrement élevé en matière de climat. Néanmoins, comme toute réglementation ou certification, le label Greenfin n'est pas exempt de limites. 

La poche de diversification du label Greenfin

Le règlement du label Greenfin autorise les sociétés de gestion à inclure dans leurs portefeuilles une "poche de diversification". Il s'agit d'une portion d’investissements qui ne cible pas spécifiquement les éco-activités définies par le label. Ainsi, les fonds peuvent investir dans des entreprises qui tirent moins de 10 % de leur chiffre d’affaires des éco-activités définies par le label. Ces entreprises peuvent représenter jusqu’à 25 % du portefeuille dans les fonds cotés.   Bien que certaines sociétés de gestion choisissent de ne pas utiliser cette flexibilité, son existence offre la possibilité de diluer l'impact environnemental global du fonds, réduisant ainsi la portée de son engagement écologique.

Un univers d’investissement restreint

Les fonds briguant le label Greenfin sont restreints dans leur sélection d’entreprises, qui se limite aux activités à fort impact pour la transition écologique, telles que définies par les 8 éco-activités du référentiel. Cette spécification limite de facto l'univers d'investissement initial, entraînant une moindre diversification. En effet, on retrouve généralement les mêmes entreprises d’un fonds Greenfin à un autre, ce qui peut limiter leur pertinence en trop grande quantité au sein d'une allocation patrimoniale. 

Lire aussi : Quels produits choisir pour faire un investissement écologique ?

Bien que le label Greenfin soit un outil précieux pour identifier les fonds respectant un certain nombre de critères environnementaux et climatiques, il n'est pas suffisant à lui seul pour construire un portefeuille pleinement diversifié, performant et responsable. Les investisseurs doivent donc considérer ces contraintes tout en évaluant la manière dont ils intègrent les fonds Greenfin dans une stratégie d'investissement globale, visant à équilibrer responsabilité environnementale et performance financière.

Lire aussi : Investissement responsable : notre guide complet pour se lancer

L’approche de Goodvest

Pour aller au-delà des labels traditionnels et proposer une solution d'investissement à la fois durable, performante et diversifiée, nous avons mis au point une méthodologie stricte et basée sur la science. Goodvest propose ainsi les premiers produits d'assurance vie et de Plan d'Épargne Retraite (PER) entièrement alignés sur les objectifs de l'Accord de Paris, visant une trajectoire de réchauffement climatique inférieure à 2°C. Notre méthodologie repose sur une politique d’exclusion stricte des énergies fossiles et des secteurs néfastes tels que l’armement ou le tabac. Nous évaluons à la fois l’empreinte carbone, mais aussi l’empreinte biodiversité de l’ensemble des entreprises présentes dans les portefeuilles. Cette méthodologie nous permet d’offrir une alternative aux investisseurs conscients de l'impact de leurs choix financiers, leur permettant de contribuer activement à une économie plus durable tout en visant une rentabilité

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