Investir dans les infrastructures, un moyen de diversifier son portefeuille et financer la transition écologique

  • Garance - Analyste ISR
18
March
2024

Vous vous demandez que faire de votre épargne ? En matière d’investissement, il existe une grande diversité de produits financiers, d’enveloppes, de classes d’actifs… Dans cet article, nous allons aborder une classe d’actifs en grande expansion depuis quelques années : l’investissement en infrastructures. Pour faire parler les chiffres, en 2022 selon France Invest, les fonds d'infrastructure représentent :

  • 16 milliards d’euros de levée de fonds
  • 11,6 milliards d’investissements

Voilà une bonne raison de s’intéresser à cette classe d’actifs assez particulière, qui permet non seulement d’apporter de la diversification à un patrimoine financier, mais est aussi un moyen de participer au financement de la transition écologique au travers de projets concrets. 

Investir en infrastructures, en quoi ça consiste ? 

Qu’est-ce que l’investissement en infrastructures ?

L'investissement en infrastructures consiste à financer des réseaux d’énergie, d’eau, de transport, de télécommunication… Il peut s’agir d’investissement coté, dans des entreprises spécialisées dans la construction d’infrastructures par exemple, ou d’investissement non coté, au travers d’entreprises et projets d’infrastructures non cotés en bourse. La plupart des fonds d’investissement en infrastructures relèvent de l’investissement non coté, dans la mesure où ils s’intéressent à des infrastructures réelles et tangibles plutôt qu’à des entreprises du secteur. 

Ces infrastructures jouent un rôle central dans le fonctionnement de l’économie.

On distingue notamment : 

  • Les infrastructures sociales : hôpitaux, écoles, équipements sportifs, structures culturelles…
  • L’environnement : distribution et traitement des eaux, zones de traitement des déchets et de recyclage.
  • Le transport : aéroports, ports, autoroutes, réseau ferré, transports en commun…
  • Les télécommunications : fibre optique, tours de transmission (télécom, radio)…
  • Les énergies conventionnelles : transport et distribution d’électricité, de gaz et de pétrole.
  • Les énergies alternatives : production, transport et distribution d’énergies renouvelables.

Les différents types d’investissements en infrastructures

Il existe différentes typologies d'investissement en infrastructures. D'abord, on distingue deux grands types d’actifs physiques : les infrastructures greenfields et brownfields. On observe aussi deux stratégies d’investissement distinctes en ce qui concerne l’investissement en infrastructures : les stratégies core et value-add. Enfin, on peut aussi distinguer deux catégories de financement : par fonds propre et par dette. Revenons ensemble sur ces différents termes.

Actif greenfield et actif brownfield

Les actifs greenfields désignent des projets d’infrastructures qui démarrent à partir de zéro, avec un besoin de construction et de financement complet. Bien que présentant un niveau de risque plus élevé, ces projets ont le potentiel de générer des rendements plus importants. Ces projets présentent des risques plus élevés, mais leur potentiel de rendement l’est également.  

Par opposition, les actifs brownfields désignent des installations déjà construites et opérationnelles. Leurs flux de revenus futurs sont plus prévisibles, réduisant ainsi le niveau de risque associé en contrepartie d’un potentiel de rendement moindre.

Les stratégies Core et Value-Added

Les infrastructures qualifiées de "core" représentent la facette stable et généralement moins risquée de l'éventail d'investissements. Elles regroupent les actifs dont l’objectif principal est de générer des revenus, comme c’est le cas par exemple des routes à péage, des ponts ou des hôpitaux. Leurs performances découlent donc principalement de la génération de flux de trésorerie stables et réguliers, plutôt que de l'appréciation du capital. Ces infrastructures s’envisagent généralement dans une perspective à très long terme et sont conservées par les investisseurs sur de nombreuses années, voire des décennies. 

Les infrastructures "core" se différencient des infrastructures "value-added", dont les performances reposent plutôt sur l'appréciation du capital lors de la cession de l'actif. Les infrastructures "value-added" impliquent généralement une implication plus importante des actionnaires dans la gouvernance des projets et peuvent être assimilées à du capital-investissement en termes de profil rendement/risque et de mode de gestion.

Investissement en dette ou en fonds propres 

Lorsqu’on parle d’investissement en infrastructures, cela peut désigner un investissement en fonds propres (on parle aussi d’infrastructure equity) ou bien en dette. L'infrastructure equity consiste à investir directement dans des entreprises développant des infrastructures. Ce type d’investissement a un fonctionnement et des caractéristiques similaires à un investissement classique en private equity. Il s’agit d’investissements souvent risqués mais présentant un potentiel de rendement important. En investissant directement dans les entreprises développant ces infrastructures, l’investisseur se place comme actionnaire. Cela l’expose à un risque supplémentaire dans la mesure où le remboursement des actionnaires intervient en dernier lieu en cas de faillite de l’entreprise (après remboursement des dettes notamment). 

Lire aussi : Le Private Equity, un outil de diversification au service de l’économie réelle

À l’inverse, l'investissement en dette privée infrastructure consiste à acheter des obligations ou de titres de créance destinés au financement de la construction, du fonctionnement ou de l’entretien d’infrastructures. Cette approche est moins risquée que l’infrastructure equity, dans la mesure où l’investisseur est ici créancier et non actionnaire de l’entreprise développant le projet d’infrastructures. Elle est souvent privilégiée par les investisseurs qui sont prêts à accepter une performance moindre mais recherchent une stabilité des revenus.

Pourquoi investir en infrastructures ? 


L'investissement en infrastructures connaît un véritable essor depuis quelques années, en réponse notamment à des besoins massifs en matière d'infrastructures. Ces besoins sont portés par trois grandes tendances : la croissance démographique, la révolution numérique et la transition écologique.

Cette dynamique de croissance devrait se poursuivre voire s'accélérer au cours des prochaines années. Face à cette réalité, quels sont les principaux intérêts pour un investisseur de se tourner vers les infrastructures ?

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Une classe d’actifs stable et décorrélée des marchés financiers

L'investissement en infrastructures présente de nombreux avantages pour les investisseurs cherchant à diversifier leurs placements.

Lire aussi : Comment bien diversifier son portefeuille ?

Tout d'abord, il s'agit d'une classe d'actifs extrêmement stable. Les infrastructures sont souvent des investissements à long terme qui bénéficient de flux de trésorerie stables, récurrents et prévisibles, en particulier pour les infrastructures dites “core”. Les revenus sont parfois assurés pendant plusieurs décennies.

Les infrastructures sont aussi largement décorrélées des marchés financiers boursiers et leurs rendements sont moins volatils. Investir en infrastructures s’avère donc intéressant pour diversifier un portefeuille et servir de couverture en cas de forte baisse sur les marchés boursiers.

Par ailleurs, le secteur des infrastructures est particulièrement résilient. Ces actifs fournissent des services essentiels à la population, et leur demande reste constante, quelles que soient les fluctuations de l'économie, ce qui leur confère une stabilité supplémentaire. 

Les infrastructures offrent également une protection contre l’inflation grâce à l’indexation des contrats d'exploitation sur l’inflation. Cela signifie que les prix d’exploitation des infrastructures augmentent parallèlement au coût de la vie, ce qui permet de préserver la valeur de l'investissement et les rendements réels pour l’investisseur.

Enfin, l'investissement en infrastructures présente un excellent rapport rendement/risque, notamment grâce à l’effet de levier. Ce secteur bénéficie d'un fort effet de levier, car il repose sur des actifs physiques tangibles, facilitant l'accès à des prêts. Un fort taux d'endettement peut permettre de générer des rendements importants tout en limitant la volatilité de l'investissement, ce qui en fait une option attrayante pour de nombreux investisseurs.

Lire aussi : L’investissement responsable est-il plus rentable ?

Financer l’économie réelle et la transition écologique

Au-delà des avantages qu'offre cette classe d'actifs dans le cadre d'une allocation patrimoniale, investir dans les infrastructures est un moyen de financer l'économie réelle et de contribuer à la transition écologique au travers de ses investissements.

Investir dans des projets tangibles est souvent apprécié par les investisseurs, compte tenu de l’impact concret de leur investissement. Mais surtout, le financement des infrastructures est un moyen direct de lutter contre le changement climatique, l'un des enjeux les plus cruciaux de notre époque. Les investissements dans des infrastructures durables sont au cœur de cette transition séculaire, permettant un développement économique durable à long terme.

Depuis quelques années, la transition écologique et énergétique est au centre des politiques publiques dans le monde, notamment en Europe. Néanmoins, les budgets des États sont sous pression depuis des années, d’autant plus depuis la pandémie de COVID-19 et les plans de relance qui ont suivi. Dans ce contexte, l'investissement privé peut jouer un rôle essentiel dans le financement de cette transition et dans la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris.

Investir dans des infrastructures durables s’inscrit dans une double perspective à la fois d’urgence climatique mais aussi d’investissement à long terme, étant donné l'inertie du changement climatique. Selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie, le rythme actuel d'investissement dans le secteur de l'énergie devra passer de 2 000 milliards de dollars par an à près de 5 000 milliards par an d'ici 2030. 

Lire aussi : Énergies renouvelables : pourquoi est-il important de s’y intéresser ?

Par ailleurs, le Haut Conseil pour le Climat souligne que les programmes bas-carbone, tels que le déploiement des énergies renouvelables, le développement des véhicules et des infrastructures électriques, ainsi que les politiques et infrastructures urbaines de transport doux, ont un impact "majeur" en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Notons que le développement d'infrastructures bas-carbone est également créateur d’emplois, contribuant ainsi à la croissance économique et sociale.

Investir dans des infrastructures durables représente donc une opportunité d'investissement non seulement attrayante sur le plan financier, mais aussi extrêmement bénéfique sur le plan environnemental et social. C'est une façon de contribuer activement à la transition écologique tout en obtenant une diversification supplémentaire de son patrimoine et des rendements attractifs.

Quelques éléments à avoir à l’esprit avant d’investir dans les infrastructures

L’infrastructure non cotée, un investissement peu liquide à envisager sur le long terme 

Si l’investissement en infrastructures non cotées présente de nombreux avantages, cela nécessite une approche réfléchie, car il s'agit d'un type d'investissement peu liquide qui requiert un engagement à long terme. 

Les infrastructures sont des actifs peu liquides. Cela signifie qu'en cas de stratégie axée sur la création de valeur (Value-added), des difficultés peuvent survenir lors de la revente de l'infrastructure. Il est possible de ne pas trouver d'acheteur au moment souhaité, et le processus de revente peut prendre un certain temps. Cette liquidité limitée peut poser un défi aux investisseurs et est essentielle à prendre en compte dans sa stratégie d’investissement.

Il est aussi important de noter que la durée de blocage des fonds sur ce type d'investissements est souvent substantielle, notamment pour les investissements en infrastructure equity. Les investisseurs doivent donc être prêts à maintenir leur investissement pendant une période prolongée pour maximiser leur potentiel de rendement. 

Concernant l’accessibilité de ce type d’investissements, les fonds d'infrastructures ont souvent un ticket d'entrée élevé, ce qui signifie que leur accès est généralement réservé aux investisseurs professionnels ou avisés. Néanmoins, notez que certains fonds d'infrastructures deviennent progressivement accessibles au sein des contrats d'assurance vie, ce qui peut offrir une option plus abordable pour les investisseurs individuels. Si cela vous intéresse, sachez qu’il se pourrait bien que nous proposions bientôt ce type de fonds chez Goodvest… stay tuned ! 

Par ailleurs, rappelons que l’investissement en infrastructures présente, comme bon nombre d’investissements financiers, un risque de perte en capital, et les rendements ne sont pas garantis. Il est impératif d'évaluer attentivement ce risque avant de s'engager dans un investissement.

L’infrastructure, une classe d’actifs exposée à des risques spécifiques

L’infrastructure est une classe d’actifs à part entière, qui comporte des risques spécifiques, liés notamment à la détention d’un actif tangible. 

L'un des risques inhérents à la détention d'actifs d'infrastructure est l'exposition aux risques physiques. Cela comprend la vulnérabilité aux catastrophes naturelles telles que les inondations, les tremblements de terre, les tempêtes, ou encore la détérioration de l'infrastructure au fil du temps. Ces événements peuvent entraîner des coûts de réparation importants, des perturbations opérationnelles et même la perte de valeur de l'actif. 

Par ailleurs, les infrastructures, en particulier celles que l’on appelle "core", sont soumises à des risques réglementaires et politiques significatifs. Les changements dans la réglementation peuvent avoir un impact sur les flux de trésorerie et la rentabilité de l'investissement, par exemple en cas de mouvements sociaux ou de pressions politiques. Bien que les intérêts des investisseurs soient souvent protégés dans ces situations, il s’agit d’un risque à considérer lors de ce type d’investissement. 

Évidemment, ces risques spécifiques peuvent varier en fonction du type d'infrastructure, de sa localisation géographique, et des conditions économiques et politiques environnantes. 

Enfin, comme mentionné précédemment, les actifs d’infrastructures ont souvent recours à l’effet de levier, ce qui signifie que l'endettement est utilisé pour accélérer le financement du projet. Cependant, cela comporte également des risques, car le taux d’endettement élevé rend le projet plus sensible aux variations de taux d'intérêt qui peuvent accroître le coût de la dette et impacter le rendement de l'investissement. 

Finalement, investir en infrastructures peut s’avérer intéressant dans le cadre d’une allocation patrimoniale diversifiée, tout en participant au financement de la transition écologique au travers de projets concrets.

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