Quelles sont les différences entre la retraite d’un salarié et celle d’un indépendant ?

  • Goodvest
11
September
2024

Il y a une grande différence entre la retraite d’un salarié et celle d’un indépendant, en effet, chaque statut professionnel implique des règles spécifiques de cotisation et de calcul des pensions. Cet article vous propose un guide complet pour comprendre ces différences et découvrir les meilleures stratégies d'épargne, que vous soyez salarié ou indépendant, afin d'assurer une retraite confortable et sereine.

Différence entre la retraite d’un salarié et celle d’un indépendant : La retraite d’un salarié

En France, le système de retraite repose sur un principe de solidarité intergénérationnelle : chaque mois, les actifs cotisent pour financer les pensions des retraités actuels. Plus tard, ce sera au tour de la génération suivante de cotiser pour vous. Pour un salarié du secteur privé, la pension de retraite repose sur deux composantes essentielles : la retraite de base et la retraite complémentaire.

La retraite de base d’un salarié du secteur privé

En règle générale, excepté pour les salariés du secteur agricole qui cotisent à la Mutualité Sociale Agricole (MSA), un salarié du secteur privé cotise à la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV) pour son régime de base.

Pour soutenir le principe de solidarité entre générations, des cotisations sont versées chaque mois par le salarié (cotisations salariales) et par l'employeur pour le compte du salarié (cotisations employeurs). Les cotisations d'assurance vieillesse sont soumises à deux taux différents en fonction du salaire perçu mensuellement, au-delà ou en deçà d'un certain seuil, appelé plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), fixé à 46 368 € en 2024.

  • Assurance vieillesse plafonnée (limitée au PASS) : 8,55% pour l’employeur et 6,90% pour le salarié.
  • Assurance vieillesse déplafonnée : 2,02% pour l’employeur et 0,40% pour le salarié.

Ces cotisations sont prélevées sur le salaire brut chaque mois pour financer la retraite des retraités actuels.

Pour percevoir la pension de base, deux conditions principales doivent être respectées :

  • Atteindre l’âge minimum légal de départ à la retraite, compris entre 62 et 64 ans selon l'année de naissance.
  • Cesser son activité professionnelle.

Si ces conditions sont remplies, la pension de retraite d’un salarié est calculée selon la formule suivante :

(Salaire annuel moyen x Taux de la pension x (Durée d’assurance / Durée de référence)) + les éventuelles majorations 

  • Salaire annuel moyen : Les 25 meilleures années de salaire annuel moyen brut.
  • Taux de la pension : Taux maximum de 50 % pour un taux plein, obtenu si l'assuré a atteint l’âge légal de la retraite et a cumulé tous ses trimestres requis (172 trimestres) OU s’il liquide sa retraite à l’âge de 67 ans. En cas de non-respect de ces conditions, une décote est appliquée.
  • Durée d’assurance / Durée de référence : Ratio déterminant le taux de liquidation de la pension.
  • Majorations éventuelles : Prolongation de l’activité professionnelle, trois enfants ou plus, surcote parentale, majoration pour tierce personne, etc.

Sans majoration, le montant maximum de la retraite de base d’un salarié à taux plein est de 50 % du salaire moyen des meilleures années travaillées. Heureusement, un régime complémentaire existe pour aider à maintenir le niveau de vie escompté à la retraite.

Lire aussi : Le système de retraite en 2024

La retraite complémentaire d’un salarié

Les salariés du secteur privé cotisent également à l'AGIRC-ARRCO, un régime de retraite complémentaire basé sur un système de points. Les cotisations prélevées sur les salaires sont converties en points de retraite, crédités sur un compte propre à chaque salarié. Ces points sont ensuite transformés en pension au moment de la liquidation des droits.

Les cotisations sont calculées sur tout ou partie de la rémunération en référence au plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) :

  • Jusqu’à un PASS (46 368 € en 2024) : 7,87 % au total, répartis entre 3,15 % pour le salarié et 4,72 % pour l’employeur.
  • De 1 à 8 PASS : 21,59 % au total, répartis entre 8,64 % pour le salarié et 12,95 % pour l’employeur.

Pour accéder à la retraite complémentaire, le salarié doit remplir certaines conditions :

  • Atteindre l’âge de départ légal à la retraite (64 ans pour les générations nées depuis 1968) pour bénéficier du taux plein.
  • Cessation d’activité professionnelle : La liquidation des droits à retraite est subordonnée à la rupture de tout lien professionnel avec l'employeur ou à la cessation de l'activité pour les travailleurs non salariés.

Si ces conditions sont réunies, la pension de retraite complémentaire est calculée ainsi :

Nombre de points AGIRC-ARRCO x Valeur du point (actuellement 1,4159) + Majoration éventuelles 

  • Nombre de points AGIRC-ARRCO : Points acquis au cours de la carrière.
  • Valeur du point : Revalorisée chaque année au 1er novembre, actuellement fixée à 1,4159 €.
  • Majorations éventuelles : Pour enfants nés ou élevés, enfants à charge, etc.

La retraite complémentaire permet donc d'augmenter les revenus à la retraite, mais il est souvent nécessaire pour un salarié de se constituer une retraite complémentaire supplémentaire pour maintenir un niveau de vie confortable.

Lire aussi : Comment se constituer sa retraite complémentaire personnelle ?

Différence entre la retraite d’un salarié et celle d’un indépendant : La retraite d’un indépendant

À l'image de la retraite d’un salarié, la retraite d’un indépendant se compose de deux parties essentielles : la retraite de base et la retraite complémentaire.

La retraite de base d’un travailleur indépendant

Les indépendants, qu'ils soient artisans, commerçants ou industriels, cotisent à la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Toutefois, certains professionnels comme les médecins ne relèvent pas de ce régime. Pour en savoir plus sur la retraite des médecins, vous pouvez consulter notre article dédié.

Pendant leur carrière, les travailleurs indépendants cotisent sur un pourcentage de leurs revenus professionnels non-salariés de l'année précédente (année N-1). Pour 2024, les taux de cotisation sont les suivants :

  • 17,75 % du revenu dans la limite d'un PASS (46 368 € en 2024).
  • 0,60 % pour la part du revenu supérieure au PASS.

Pour bénéficier de la pension de retraite des indépendants, après avoir cotisé pendant la période d'activité professionnelle, certaines conditions doivent être remplies :

  • Âge de départ à la retraite : La retraite de base est accessible dès l'âge légal de départ à la retraite, qui varie de 60 à 64 ans selon l'année de naissance. Pour obtenir le taux plein, il faut avoir entre 65 et 67 ans. Des départs anticipés sont possibles pour carrière longue, handicap, inaptitude ou incapacité permanente (pénibilité).
  • Cessation de l’activité : La cessation de l'activité professionnelle est obligatoire, sauf exceptions comme la transmission d'entreprise, la retraite progressive ou le cumul emploi-retraite.

La pension de retraite est alors calculée selon la formule suivante :

Revenu annuel moyen de base x Taux liquidation x (Durée d'assurance / Durée de référence exigée)

  • Revenu annuel moyen de base : Moyenne des 25 meilleures années de revenus revalorisés.
  • Taux de liquidation : Taux plein de 50 % si l’indépendant a cotisé entre 167 et 172 trimestres, selon l'année de naissance.
  • Durée d'assurance / Durée de référence exigée : Le ratio des trimestres effectués par rapport à la durée requise pour le taux plein.

Lire aussi : Quelles solutions pour obtenir une retraite supplémentaire ?

La retraite complémentaire d’un indépendant

Les travailleurs indépendants sont également affiliés au régime de retraite complémentaire des indépendants (RCI), géré par la Sécurité sociale des indépendants (SSI), comme la retraite de base.

Les cotisations pour la retraite complémentaire sont calculées comme suit :

  • 7 % pour la part des revenus n'excédant pas le plafond RCI, soit 42 946 € pour 2024.
  • 8 % pour la part des revenus comprise entre le plafond RCI et quatre fois le PASS, soit 185 472 € pour 2024.

Pour bénéficier de la pension de retraite complémentaire, le travailleur indépendant doit :

  • Atteindre l’âge légal de départ en retraite : 64 ans pour les générations nées depuis 1968.
  • Demander le bénéfice de la pension complémentaire : Le déclenchement de la retraite complémentaire n'est pas automatique.
  • Bénéficier de la retraite de base : Accordée par la SSI.

La pension de retraite complémentaire est calculée ainsi :

Nombre de points x Valeur du point

  • Nombre de points : Points accumulés au cours de la carrière.
  • Valeur du point : Actuellement fixée à 1,327 €.

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Quelle différence entre la retraite d’un salarié et d’un indépendant ?

À revenu équivalent, la retraite d’un indépendant sera plus faible que celle d’un salarié du secteur privé. Cette différence s'explique par des cotisations et une assiette taxable plus basses pour les indépendants par rapport aux salariés.

Régimes de retraite :

  • Salariés : Les salariés cotisent à la sécurité sociale (Assurance Retraite) ainsi qu’à des régimes complémentaires obligatoires comme l'AGIRC-ARRCO. Ces régimes bénéficient de la mutualisation des cotisations, ce qui se traduit par des pensions de retraite plus élevées.
  • Indépendants : Les travailleurs indépendants cotisent à des régimes spécifiques comme le SSI pour les artisans et commerçants ou le CNAVPL pour les professions libérales. Ces régimes ont souvent des taux de cotisation plus bas et des conditions de calcul des pensions moins avantageuses.

Taux de cotisation : 

  • Salariés : Les cotisations sont partagées entre le salarié et l'employeur, permettant d’atteindre des taux de cotisation plus élevés. Une partie significative de la cotisation est prise en charge par l’employeur.
  • Indépendants : Les travailleurs indépendants cotisent seuls, ce qui conduit à des taux de cotisation plus bas puisqu'ils doivent absorber la totalité de la charge.

Base de calcul des cotisations : 

  • Salariés : Les cotisations sont calculées sur la base du salaire brut. Les régimes complémentaires permettent d'accumuler des points qui déterminent le montant de la pension de retraite.
  • Indépendants : Les cotisations sont basées sur les revenus professionnels déclarés, souvent plus variables et généralement plus bas que les salaires des employés, entraînant des pensions de retraite moins élevées.

Conseil de Goodvest : Pour compenser cette différence de pension de retraite, que vous soyez salarié ou indépendant, il est judicieux de mettre en place des solutions de complément de retraite. Le Plan d'Épargne Retraite (PER) Goodvest est une option intéressante. Il permet de se constituer une retraite supplémentaire tout en investissant dans des actifs respectueux de l’environnement et finançant la transition écologique.

Lire aussi : PER vert de Goodvest : le placement retraite éco responsable et performant

Différence entre la retraite d’un salarié et celle d’un indépendant : Comment simuler ma future retraite ?

Que vous soyez salarié ou indépendant, pour obtenir une estimation de votre future retraite, il existe des outils performants comme le simulateur M@rel. Ce simulateur, mis en place par Info-Retraite, prend en compte les règles de calcul des pensions des 38 régimes de retraite membres du GIP Info Retraite.

Egalement, si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire nos différents articles : 

Comment préparer sa retraite quand on est salarié ou indépendant ?

Que vous soyez salarié ou indépendant, il est crucial de préparer votre retraite en vous constituant un complément de revenus. Deux solutions d’épargne particulièrement efficaces existent pour vous aider à atteindre cet objectif : l’assurance-vie et le Plan Épargne Retraite (PER).

  • L’assurance-vie : L’assurance-vie est un outil très flexible et polyvalent, idéal pour se constituer un complément de retraite. Elle permet d’épargner mensuellement à partir de montants très bas, ce qui la rend accessible à tous. À l’échéance du contrat, vous avez le choix entre retirer votre épargne en une seule fois sous forme de capital ou percevoir des paiements réguliers sous forme de rente. De plus, l’assurance-vie bénéficie d’une fiscalité avantageuse, tant en cas de vie qu’en cas de décès. Vous pouvez également investir dans une large gamme d’actifs, ce qui permet de répondre à tous les profils de risque, rendant cet outil incontournable pour une épargne réussie.
  • Le Plan Épargne Retraite (PER) : Le PER est une autre solution très efficace pour se préparer financièrement à la retraite. Les sommes versées sur un PER sont déductibles de votre revenu imposable, ce qui permet de réduire votre impôt sur le revenu immédiatement. Tout comme l’assurance-vie, le PER permet d’investir votre épargne dans une variété d’actifs, offrant ainsi une bonne diversification. De plus, il permet de regrouper l’épargne personnelle et l’épargne salariale, ce qui en fait un outil complet et optimisé pour la préparation de votre retraite.

Lire aussi : Faut-il choisir un PER ou une assurance vie ?

Conseil de Goodvest : Si vous souhaitez investir dans un Plan d’Épargne Retraite (PER) ou une assurance-vie, nous vous recommandons vivement de découvrir les produits Goodvest. Nos solutions d'investissement allient performances financières et engagements envers des causes sociales et environnementales. En choisissant Goodvest, vous avez l'opportunité d'investir dans des valeurs durables et responsables, avec une méthode de sélection rigoureuse et sans compromis.

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