Du côté de l’investissement responsable
Budget “vert” des collectivités locales
Le paysage des finances publiques françaises s'enrichit d'une nouvelle dimension avec l'introduction du "budget vert" pour les collectivités locales. Ce décret oblige désormais les collectivités locales de plus de 3 500 habitants à mesurer l'impact environnemental de leurs dépenses à partir de 2024. Ce dispositif, qui existe déjà au niveau de l'État depuis 2020, permet aux collectivités d'évaluer rétrospectivement l'impact écologique de leurs dépenses liées aux investissements.
L'objectif principal de ce budget vert est de suivre l'engagement des collectivités en matière de transition écologique. Dans un premier temps, seules les dépenses d'investissement seront évaluées (et pas les dépenses courantes).
À partir de 2025, les investissements liés à la biodiversité et la protection des espaces naturels seront également inclus. De plus, dans les années suivantes, le champ d'application sera étendu à l'adaptation au changement climatique, la gestion de l'eau, l'économie circulaire et la gestion des déchets, ainsi que la pollution de l'air et des sols.
Dans un contexte national où les enjeux climatiques peinent à rester prioritaires, ce décret vise à standardiser les bonnes pratiques et le rôle des collectivités locales dans la transition écologique.
L’indemnisation des interruptions de chantier dans le secteur du BTP liées à la canicule
En réponse aux vagues de chaleur extrême, un nouveau décret étend le régime du chômage intempéries aux coups de chaud. Désormais, les salariés du BTP dont les chantiers sont interrompus à cause d’évènements climatiques extrêmes pourront être indemnisés.
Avec les épisodes de canicule plus fréquents et intenses, les travailleurs exerçant des activités physiques en extérieur sont particulièrement affectés. Dans un contexte où plusieurs décès liés à la chaleur ont été enregistrés dans le secteur, ce décret permet l'indemnisation des salariés du BTP lorsque les conditions de travail deviennent trop dangereuses.
Les entreprises, via une cotisation mutualisée, financeront ce mécanisme, permettant de rembourser jusqu'à 80% de la rémunération en 2024 en cas d'arrêt de chantier.
Néanmoins, les pics de chaleur d'une ou deux journées ne suffisent pas pour déclencher l'indemnisation.
La consommation électrique des data centers en Irlande dépasse celle des maisons en ville
En Irlande, les data centers consomment désormais plus d'un cinquième de l'électricité du pays, surpassant même la consommation des maisons en ville.
En 2023, les data centers représentaient 21% de la consommation électrique totale en Irlande, contre seulement 5% en 2015 et 18% en 2022. En comparaison, les maisons en ville consommaient 18% de l'électricité totale en 2023, contre 19% en 2022, tandis que les maisons à la campagne représentaient 10% de cette consommation.
La croissance rapide des data centers est largement alimentée par le développement de technologies avancées telles que l'intelligence artificielle (IA). Cette expansion pose des défis significatifs pour le réseau électrique irlandais. L'opérateur public a déjà mis en garde contre des "défis d'approvisionnement en électricité" dans les années à venir.
En effet, l’Irlande est le pays le plus utilisé pour les serveurs cloud en Europe comme Google, Microsoft, AWS. Ces entreprises technologiques mondiales exploitent la majorité des data centers en Irlande et ont de nombreux projets d'extension en cours. Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie publié en janvier, les data centers pourraient consommer près de 30% de l'électricité irlandaise d'ici 2028.
Alors que la demande en électricité continue de croître, les autorités et les citoyens s'interrogent sur la capacité du pays à répondre à ces besoins sans compromettre les autres secteurs de consommation.
Du côté de l’économie et des marchés
Le PIB américain rebondit
Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a surpris les marchés en affichant une croissance de 2,8% au deuxième trimestre de 2024, bien au-delà des prévisions qui tablaient sur 2,1%. Ce rebond inattendu dissipe les craintes des économistes concernant les effets des taux d'intérêt élevés sur l'emploi et l'économie.
L'année dernière, la forte croissance de l’économie combinée à une inflation élevée a poussé la Fed à relever ses taux directeurs au-dessus de 5% pour tenter de maîtriser l'inflation. Cette stratégie semble porter ses fruits, la désinflation ayant progressivement repris, tandis que le taux de chômage a légèrement augmenté sans s'envoler.
La désinflation en cours augmente les revenus réels et stimule la consommation, compensant ainsi l'effet de resserrement de la politique monétaire de la Fed. En conséquence, la consommation des ménages a crû de 2,3% au deuxième trimestre, contre 1,5% au premier trimestre. Ce contexte devient de plus en plus favorable à une prochaine baisse de taux de la Fed. La reprise de la désinflation, le niveau soutenu du chômage américain et une croissance dynamique du marché présentent un scénario idéal pour assouplir la politique monétaire américaine.
Le marché des obligations ESG en Europe
Pionnière dans le domaine des obligations sociales et environnementales, l'Europe voit son marché primaire ralentir au deuxième trimestre de 20%. En revanche, à l'échelle mondiale, les émissions d'obligations ESG sont presque au même niveau que l'année dernière, soit un niveau record avoisinant les 660 milliards de dollars.
La situation varie en fonction des catégories d'obligations. Les obligations vertes émises en euros par les entreprises ont enregistré une hausse de près de 10% par rapport au premier semestre de l'année précédente. En revanche, les sustainability linked bonds (SLB) ont vu leurs émissions chuter de près de 40% par rapport à l'année dernière. Les social bonds ont également subi une baisse drastique de leurs émissions, de l'ordre de 55% en Europe.
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Cette baisse s’explique d’abord par la forte hausse des émissions d’obligations sociales lors du COVID pour financer les mesures de soutien. Ces mesures n’étant plus d’actualité, cela a naturellement entraîné une baisse des émissions d’obligations sociales. Concernant les SLB, c’est leur caractère plus général que les obligations vertes qui explique leur chute.
Tandis que le reste du monde continue de connaître une croissance soutenue dans ce secteur, l'Europe doit relever le défi de restaurer la confiance des investisseurs et de clarifier les classifications des fonds durables.
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La Chine réduit son taux d’intérêt de référence
Avec un taux de chômage élevé, un ralentissement de la consommation et la crise du secteur immobilier qui persiste, la banque centrale chinoise a décidé de réduire son taux d’intérêt de 3,45% à 3,35%.
Cette annonce devrait stimuler la croissance et encourager les banques à accorder plus de crédits pour soutenir l’économie chinoise. Il s’agit de la deuxième baisse de taux de cette année.