Les actualités de la semaine du 10 juin par l'équipe ISR

  • Goodvest
19
June
2024

Du côté de l’investissement responsable

Élections européennes et dissolution de l'Assemblée nationale

Avec l'annonce des élections législatives anticipées, la France entre dans une période de réserve, c’est-à-dire que de nombreuses discussions de textes au Parlement sont suspendues. La planification écologique, qui avait déjà pris du retard, est mise en pause.

Le 13 juin, le gouvernement devait discuter de sa nouvelle stratégie nationale bas-carbone (SNBC 3) et de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3). Cependant, la dissolution de l'Assemblée nationale a gelé ces publications. Il faudra attendre après le 7 juillet pour connaître l'avenir de la planification écologique.

Ce retard est préoccupant. Une loi de programmation énergie-climat était attendue à l'été 2023 mais a été abandonnée par le gouvernement pour éviter des conflits entre pro-énergies renouvelables et pro-nucléaire au Parlement. 

Le retard dans la planification écologique affecte également les engagements européens de la France. La Commission européenne a mis en garde la France sur l’insuffisance de  ses mesures en faveur des énergies renouvelables et a menacé de suspendre les fonds européens si des progrès n'étaient pas accomplis.

D'autres textes, comme la loi d'orientation agricole et la proposition de loi sur l'interdiction des PFAS, sont aussi en suspens. Cette période de réserve affaiblit la position internationale de la France, notamment dans des réunions clés où des décisions cruciales pour l'environnement doivent être discutées.

Développement de nouvelles infrastructures de GNL

L'Europe continue de développer de nouvelles infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL). Un exemple notable est le terminal d'importation de GNL de Stade en Allemagne, l'un des plus grands projets en cours en Europe. 

Ce financement intervient alors même que l'Europe connaît une diminution de sa consommation de gaz. Par conséquent et selon les projections, la capacité des terminaux de GNL en Europe pourrait être trois fois supérieure à la demande dans les années à venir. Cette situation pourrait enfermer la région dans une dépendance au gaz fossile, compromettant ainsi les objectifs climatiques de l'Union européenne.

Le terminal de Stade devrait entrer en service en 2027. Cependant, il risque de devenir rapidement “inutile”, la demande de GNL étant prévue pour atteindre son pic en 2025. En outre, les impacts climatiques et environnementaux liés à la production et au transport du GNL, notamment les fuites de méthane, soulèvent des préoccupations importantes.

Lire aussi : Énergies renouvelables : pourquoi est-il important de s’y intéresser ?

COP16 Biodiversité

À moins de six mois de la COP16 Biodiversité, qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre, seulement neuf pays sur 196 ont publié leurs stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB). Ces plans sont essentiels pour atteindre les objectifs fixés par l'accord de Kunming-Montréal adopté en 2022, dont la protection de 30% des terres et des mers d'ici 2030 ou encore la réduction des risques liés aux pesticides.

Même si les pays ayant soumis leurs plans d’action nationaux ont pris des engagements importants, rares sont ceux qui mentionnent la réduction des subventions nuisibles à la biodiversité, et l'arrêt de la perte de biodiversité est souvent absent des stratégies.

La question des financements est cruciale. Les pays en développement ont conditionné leurs actions à l'obtention de ressources financières, avec un engagement des pays riches de fournir 20 milliards de dollars par an d'ici 2025, puis 30 milliards d'ici 2030. La réduction de 500 milliards de dollars de subventions aux secteurs néfastes à la biodiversité est également un objectif.

Lire aussi : Comment est calculée l’empreinte biodiversité de nos portefeuilles ?

Du côté de l’économie et des marchés

Point marché

Suite aux élections européennes, le CAC 40 a connu une baisse importante. Le secteur bancaire a été particulièrement touché, avec une forte baisse des actions de la  Société Générale, du Crédit Agricole ou encore de BNP Paribas.

Le taux d’emprunt à 10 ans de la France a considérablement augmenté, aggravant le coût de la dette publique. Cette situation est due au risque de cohabitation, qui rendrait les réformes fiscales et économiques plus difficiles à voter et mettre en œuvre.

Le CAC 40 a connu une légère reprise la semaine dernière suite aux publications de l’inflation, mais cette reprise fut de courte durée, l’instabilité politique prenant le dessus. L’inflation en France s’est inscrit à 2,3% sur un an en mai, stable par rapport au mois d’avril et proche de l’objectif de 2% (source : ici).

De l’autre côté de l’Atlantique, la Fed a annoncé qu’une seule baisse de taux était à prévoir d’ici la fin de l’année.

La loi industrie verte va doper le non coté dans l'épargne des Français

La France mise sur le développement des fonds d'actifs non cotés pour dynamiser l'épargne des Français. Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne le 10 janvier, les fonds européens d'investissement spécialisés dans les actifs non cotés comme la dette privée, le capital-investissement, l'immobilier et les infrastructures, bénéficient d'un cadre plus favorable. La loi industrie verte impose désormais une part obligatoire de non coté disponible dans les produits d'épargne des Français.

Pour favoriser le financement de l'économie, les plans d'épargne retraite (PER) devront proposer entre 4% et 8% de non coté par défaut, selon le profil du client. Comme la loi Pacte qui adapte les portefeuilles en fonction de l'âge de l'investisseur, la part de non coté diminuera à l'approche de la retraite. 

Cependant, l'aversion au risque des épargnants français pourrait limiter l'enthousiasme pour le non coté. Les petits épargnants ne seront pas nécessairement conseillés d'investir dans ces produits en raison de leur illiquidité, réservant ainsi ces fonds aux patrimoines plus importants. Les nouveaux PER devront se conformer à cette réglementation d'ici la fin de l'année, et les anciens d'ici mi-2026.

Lire aussi : Investir dans les infrastructures, un moyen de diversifier son portefeuille et financer la transition écologique

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