Les actualités de la semaine du 25 mars par l'équipe ISR

  • Goodvest
2
April
2024

Du côté de l’investissement responsable

Déforestation importée en Europe : un nouveau défi pour la protection de l’environnement

Alors que l'Union européenne avait adopté en 2022 un règlement novateur sur la déforestation importée, celui-ci pourrait maintenant être suspendu, suite à une demande de plusieurs pays, dont la France. Cette remise en question survient dans un contexte où les reculs environnementaux se multiplient, suscitant des inquiétudes quant aux engagements du continent en matière de protection de l'environnement.

Le règlement européen sur la déforestation importée, une première mondiale, vise à interdire l'importation de produits associés à la déforestation, tels que le cacao, le café, le soja, ou encore l'huile de palme. Cependant, des pressions de la part d'industriels, d'agriculteurs, et de certains pays remettent en question sa mise en œuvre, invoquant des contraintes jugées irréalistes dans les délais impartis.

Si la France nuance sa position, reconnaissant les préoccupations des professionnels agricoles et forestiers, cette remise en question soulève des inquiétudes quant à la volonté de l'Union européenne de maintenir ses engagements en matière de lutte contre la déforestation et de protection de la biodiversité. Ce recul intervient également dans un contexte où d'autres mesures environnementales sont remises en question, telles que celles liées à la Politique agricole commune. 

Face à cette situation, certains experts appellent à une révision du règlement, afin de trouver un équilibre entre la protection de l'environnement et les réalités économiques des acteurs concernés. Cependant, il est essentiel que toute révision maintienne l'objectif initial de lutter contre la déforestation et de promouvoir des pratiques commerciales durables.

Le lien entre la hausse des températures et les futures crises financières

L'étude récente publiée dans Nature apporte une perspective inquiétante sur les risques économiques liés à la crise climatique et ses implications sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. En se concentrant sur les pertes économiques indirectes découlant de l'augmentation des températures, les chercheurs mettent en lumière un aspect crucial souvent négligé dans les analyses précédentes.

Selon les conclusions de l'étude, les pertes économiques pourraient être considérables, allant jusqu'à 25 000 milliards de dollars par an d'ici à 2060 dans le pire des scénarios étudiés. Ces pertes sont attribuées aux effets directs du changement climatique, tels que les coûts liés à la santé et les interruptions opérationnelles dues à la chaleur excessive, ainsi qu'aux effets en cascade le long des chaînes d'approvisionnement mondiales.

Les chercheurs ont évalué trois scénarios socio-économiques différents pour estimer les risques économiques associés à l'augmentation des températures. Même dans le scénario le plus optimiste, avec un réchauffement limité à + 1,5°C, les pertes économiques restent importantes, soulignant la nécessité d'une action immédiate pour atténuer les effets du changement climatique. La prise en compte du risque climatique, c’est-à-dire le risque physique et le risque de transition, devient donc un prérequis et un outil d’aide à la décision crucial à l’investissement. Cette analyse souligne l'urgence d'adopter des politiques et des mesures pour atténuer les effets du changement climatique et renforcer la résilience des chaînes d'approvisionnement mondiales. 

Catastrophes naturelles : la facture qui flambe pour les assureurs

Les sinistres climatiques représentent une préoccupation croissante pour les assureurs, avec des coûts en constante augmentation ces dernières années. En 2023, les assureurs français ont dû débourser 6,5 milliards d'euros pour couvrir les dommages liés aux tempêtes, inondations et autres événements climatiques extrêmes. Cette somme représente une troisième année consécutive de coûts élevés pour le secteur, avec des dépenses dépassant largement les moyennes historiques.

Cette tendance à la hausse est observée à l'échelle mondiale, où les pertes dues aux catastrophes naturelles ont dépassé les 100 milliards de dollars pour la quatrième année consécutive. Les réassureurs, qui assurent les assureurs, ont réduit leur couverture et augmenté leurs tarifs pour faire face à cette augmentation des risques, ce qui se traduit par un reste à charge plus élevé pour les assureurs.

En France, le système de compensation des catastrophes naturelles prend en charge une partie des coûts, mais tous les sinistres ne sont pas éligibles à cette couverture. Cela signifie que les assureurs doivent supporter une partie importante des coûts liés aux événements climatiques. Cette situation met à rude épreuve les finances des assureurs, comme en témoignent les coûts croissants des sinistres pour des acteurs majeurs tels que Groupama, la Maif et la Macif.

Face à cette augmentation des risques climatiques, le gouvernement français a décidé d'augmenter les primes d'assurance contre les catastrophes naturelles en 2025. Cependant, les assureurs soulignent que davantage d'efforts de prévention et d'adaptation au changement climatique sont nécessaires pour garantir une couverture adéquate sur l'ensemble du territoire national. Un rapport sur l'assurabilité des risques climatiques est attendu pour fournir des recommandations supplémentaires sur la manière de faire face à cette crise croissante.

Du côté de l’économie et des marchés

Débat au sein de la BCE

La proposition de Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne, de soutenir une augmentation des salaires en zone euro tout en abaissant rapidement les taux directeurs de la BCE a suscité un débat animé. Cette proposition va à l'encontre des inquiétudes exprimées par d'autres banquiers centraux européens, dont Christine Lagarde, présidente de la BCE, qui craignent que des hausses de salaires importantes ne renforcent les pressions inflationnistes.

Cipollone affirme que l'accent mis sur les hausses de salaires à court terme ne doit pas entraver une augmentation nécessaire des rémunérations pour renforcer la reprise économique dans la zone euro. Selon lui, la BCE devrait être prête à inverser rapidement sa politique monétaire et ne pas attendre que les hausses de salaires ralentissent avant de commencer à baisser les taux d'intérêt. Il estime également que, même en procédant à des ajustements, la politique monétaire de la BCE restera restrictive étant donné qu'elle est loin des taux neutres.

Ces déclarations pourraient raviver les spéculations sur une possible baisse des taux dès avril en zone euro. Cependant, persuader les autres membres du Conseil des gouverneurs de la BCE pourrait être un défi pour Cipollone. Bien que la plupart des membres du conseil semblent désormais prêts à débuter le cycle de relâchement de la politique monétaire, certains appellent à la prudence et insistent sur le besoin d'observer attentivement les effets des baisses de taux sur l'économie.

Ce débat intervient alors que plusieurs autres banques centrales, telles que la Banque nationale suisse et la banque centrale suédoise, ont déjà commencé à assouplir leur politique monétaire. La Banque nationale suisse a récemment réduit son taux directeur, tandis que la banque centrale suédoise envisage également une baisse des taux si l'inflation se stabilise autour de sa cible de 2 %.

L’inflation ralentit en France

L'inflation en France, calculée selon les normes nationales, a montré un ralentissement plus marqué que prévu en mars, selon les données de l'Insee. En effet, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 2,3 % sur un an, comparativement à 3 % en février. Cette baisse a surpris les analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une inflation de 2,6 % pour le mois de mars.

Ce ralentissement de l'inflation s'explique en partie par la légère diminution des prix de l'énergie, notamment du gaz et des produits pétroliers, comme l'a expliqué l'Insee. En revanche, les prix des produits manufacturés ont connu une accélération, principalement en raison de la hausse saisonnière des prix de l'habillement après la période des soldes d'hiver. Les prix de l'alimentation et des services ont également connu un ralentissement de hausse des prix et sont restés stables sur un mois.

Ces données sur l'inflation indiquent une tendance à la modération des prix en France, notamment sous l'effet de fluctuations saisonnières et de la dynamique des prix de l'énergie. Cette évolution peut avoir des implications importantes pour la politique monétaire et économique du pays, ainsi que pour les consommateurs et les entreprises qui surveillent de près les variations des prix à la consommation.

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