Depuis quelques années, de plus en plus d’épargnants souhaitent investir leur argent dans des projets durables et responsables. Les fonds et les produits ESG, ISR, “verts” se multiplient, sans que l’on sache toujours de quoi il s’agit... Vous avez peut-être déjà entendu parler des obligations vertes, ces obligations qui financent des projets à impact environnemental positif ? Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quelles sont leurs spécificités ? Quel est leur rôle dans la transition écologique ?
Rappel sur les obligations
Avant de parler d’obligations vertes, revenons rapidement sur la notion d’obligation.
Une obligation est un titre de créance émis par une entreprise ou un État pour se financer. L’investisseur prête de l’argent à l’entreprise ou à l’État et reçoit en échange des intérêts réguliers pendant une période déterminée. À l’issue de cette période déterminée, à une date que l’on appelle “échéance”, l'investisseur récupère le capital prêté. L’obligation indique les caractéristiques de ce prêt : combien d’argent a été prêté, à quelle date, pour combien de temps, quels sont les intérêts adossés à ce prêt, etc.
Les obligations sont des titres de dette, alors que les actions sont des titres de propriété. Lorsqu'un investisseur achète des actions, il devient associé au capital, dispose d'un droit de vote et reçoit une partie des bénéfices de l'entreprise. En achetant une obligation, un investisseur devient uniquement créancier.
Graphique : Fonctionnement des obligations
Quels sont les risques associés à une obligation ?
Les obligations sont des produits financiers qui présentent des risques, essentiellement le risque de crédit, le risque de taux et le risque de liquidité :
- Le risque de crédit d'une obligation fait référence à la possibilité que l'émetteur de cette obligation ne soit pas en mesure de rembourser la totalité du capital emprunté ou de verser les intérêts sur ce prêt.
- Le risque de taux correspond au risque de variation de la valeur de l'obligation. Lorsque les taux d'intérêt augmentent, la valeur des obligations diminue.
- Le risque de liquidité désigne le risque pour un investisseur détenant une obligation, de ne pas pouvoir la vendre rapidement et à un prix raisonnable en raison de l'absence d'acheteurs sur le marché.
Lorsqu’un investisseur détient une obligation (c’est-à-dire qu’il prête de l’argent), il reçoit généralement des intérêts à intervalles réguliers, que l’on appelle “coupons”. Plus le risque de l’obligation est élevé, plus le montant des coupons versés sera élevé. En effet, plus l’émetteur de l’obligation est fiable, plus il est susceptible de pouvoir payer les coupons de l'obligation et rembourser la totalité du montant prêté à l'échéance. De la même manière, les obligations à long terme délivrent généralement des coupons plus élevés que les obligations à court terme, car elles sont plus exposées aux changements de taux d'intérêt et aux risques d'inflation en raison de l’incertitude économique à long terme.
Pour en savoir plus sur les obligations : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/placement-obligation
À quoi servent les obligations ?
Les entreprises ont plusieurs options pour financer leur activité et leur croissance. La première est le financement par fonds propres, c’est-à-dire l’émission d’actions, permettant aux investisseurs de devenir partiellement propriétaires de l'entreprise. La deuxième option est le financement par l'emprunt, ou financement par la dette, qui consiste à emprunter de l’argent auprès d’investisseurs ou de banques. Les obligations sont un moyen de financement populaire pour les entreprises, qui leur permettent d’une part d’emprunter de grandes sommes à des taux d'intérêt généralement inférieurs à ceux des prêts bancaires, et d’autre part de diversifier leurs sources de financement.
Ainsi, investir dans les obligations d’une entreprise revient à financer ses activités, qu'elles soient durables ou néfastes pour l'environnement. Si vous investissez dans une obligation d'une entreprise qui a une activité polluante, vous contribuez indirectement à cette pollution en accordant à cette entreprise les fonds nécessaires pour financer son activité. C’est pourquoi des solutions ont émergé pour permettre aux investisseurs de repérer plus facilement les obligations émises par des entreprises engagées dans une démarche de transition ou visant à financer des projets de développement durable, notamment les obligations vertes.
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Obligations vertes : fléchage de l’investissement vers des projets responsables
Les obligations vertes sont des obligations émises par les entreprises et les entités publiques afin de financer des projets environnementaux, en faveur de la transition écologique et énergétique. Une entreprise ou une entité publique pourra par exemple émettre une obligation verte pour financer le développement des réseaux de transport en commun (métro, RER, tramways), la mise en place de systèmes de traitement et de recyclage des déchets, la construction de parcs éoliens ou solaires… Contrairement à une obligation classique, une obligation verte est caractérisée par la publication d’un reporting détaillé sur les investissements qu'elle finance ainsi que la nature écologique des projets financés. En revanche, le mécanisme de l’obligation verte est le même que celui d’une obligation classique.
Graphique : Qu’est-ce qu’une obligation verte ?
Pour en savoir plus sur les obligations vertes : https://www.ecologie.gouv.fr/obligations-vertes
Les obligations vertes, en fléchant directement les investissements vers des projets environnementaux, sont un outil majeur pour rediriger les capitaux et construire une économie plus durable. Ces types d’obligations permettent de répondre à la demande des épargnants d’investir en faveur de la transition écologique.
Lire aussi : https://blog.goodvest.fr/articles/quels-produits-choisir-pour-faire-un-investissement-ecologique
Cependant, le marché des obligations vertes reste assez récent, et souffre d’un véritable manque de transparence quant au caractère “vert” des projets financés. Le manque de clarté sur ce qui constitue ou non un projet “vert” et l’absence de normes réglementaires strictes quant aux reportings posent également problème pour gagner la confiance des investisseurs.
Par ailleurs, les obligations vertes ne prennent pas en compte la politique de transition de l’émetteur vers une économie bas-carbone : celles-ci peuvent être émises par n’importe quelle entité, du moment qu’elles servent à financer des projets “verts”. Ainsi, une entreprise du secteur de l’énergie développant des projets d’expansion liés aux énergies fossiles incompatibles avec l’Accord de Paris, pourra émettre une obligation verte pour développer son parc éolien par exemple. Investir dans une telle obligation participe donc à financer l’activité d’une entreprise dont la politique de transition n’est pas suffisamment ambitieuse au regard des enjeux climatiques actuels. Avant d’investir dans une obligation verte, il est donc essentiel de s’assurer que l’émetteur est réellement engagé dans une démarche de transition et de réduction de ses émissions de GES.
Investir dans des obligations vertes à travers son assurance-vie Goodvest
Comment investir dans des obligations vertes et sélectionner des projets ambitieux, jouant un rôle clé dans la transition écologique ? Une solution peut être d’investir son épargne dans une assurance-vie responsable. Chez Goodvest, nous avons créé la première assurance vie ISR dédiée à l’investissement responsable et alignée avec l’Accord de Paris. Grâce à notre mode de gestion pilotée, nos analystes sélectionnent pour vous des placements durables et diversifiés, pour vous permettre de faire fructifier votre épargne tout en contribuant à la transition écologique. Dans les placements sélectionnés par Goodvest, on retrouve évidemment de nombreuses obligations vertes !
Voici un exemple d’obligation verte qui figure dans les portefeuilles Goodvest : une obligation émise par l’Union Européenne dans le cadre du plan NextGenerationEU.
NextGenerationEU est un instrument de relance de 800 milliards d'euros pour aider les États membres de l'Union Européenne à se relever de la pandémie. Parmi ces 800 milliards, environ 30% ont été financés au moyen d’obligations vertes. Ce plan se concentre sur différents domaines stratégiques durables, notamment les énergies propres, les transports propres et les infrastructures ou l’efficacité énergétique.
Voici deux exemples de projets directement financés par ces obligations vertes :
- En 2021, elles ont permis la réhabilitation de 37 501 logements sociaux en France, allant de la restructuration (ou réhabilitation lourde) à la rénovation énergétique.
- En Italie, elles ont participé au financement du projet de développement de systèmes agrivoltaïques Castrum, situé dans la municipalité de Montalto di Castro. Ces systèmes devraient produire de l'énergie propre pour la région d’ici fin 2023, tout en améliorant la production alimentaire durable.
Les obligations vertes sont donc un moyen pour les investisseurs de financer des projets environnementaux ambitieux et de mettre leur épargne au service de la transition écologique. Néanmoins, ces produits présentent encore des limites et mériteraient d’être davantage encadrés afin de garantir plus de transparence et de gagner la confiance des investisseurs.