Le chiffre de la semaine : 425
C’est le nombre de “bombes carbones” recensées dans le monde d’après une étude menée par deux ONG françaises.
Du côté de l’investissement responsable
Une nouvelle étude recense 425 “bombes carbones” dans le monde
Une récente étude menée par deux ONG françaises, Data for Good et Éclaircies, a dressé la liste de 425 "bombes carbones" à travers le monde, mettant en lumière les entreprises impliquées dans ces projets destructeurs. Cette étude est présentée sous forme de carte interactive, englobant à la fois les gisements actuellement en exploitation et les projets qui devraient débuter prochainement.
Une "bombe carbone" représente un projet d'extraction d'énergies fossiles qui libérera plus d'une gigatonne de CO₂ dans l'atmosphère au cours de sa durée de vie. Ces projets sont hautement préoccupants car ils contribuent de manière significative au changement climatique en augmentant les émissions de gaz à effet de serre.
En 2022, quatre grandes banques françaises, à savoir BNP, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale, ont investi massivement, à hauteur de 17,8 milliards de dollars, dans le financement de 11 entreprises liées à 51 "bombes carbones". Cette implication financière soulève des questions sur la responsabilité des institutions financières dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité de réorienter les investissements vers des projets plus durables et respectueux de l'environnement.
Augmentation des développeurs de charbon thermique après la mise à jour de la Global Coal Exit List (GCEL)
En 2023, nous assistons à une augmentation alarmante du nombre d'entreprises du secteur du charbon thermique qui ont des projets d'expansion. Selon les dernières données de la Global Coal Exit List (GCEL), le nombre d'entreprises impliquées dans cette industrie a augmenté de manière significative, enregistrant une hausse de 18 %. Actuellement, plus de 1400 entreprises sont répertoriées dans la GCEL, dont près de 40 % continuent de développer de nouvelles mines de charbon, centrales électriques ou infrastructures liées au charbon.
La Global Coal Exit List, créée par Urgewald, est un outil essentiel que nous utilisons chez Goodvest dans notre méthodologie d'analyse. Elle nous permet d'évaluer la crédibilité des plans de transition des entreprises encore impliquées dans les énergies fossiles, en particulier le charbon thermique. Pour nous, il est primordial de soutenir les entreprises qui s'engagent activement dans la transition vers des sources d'énergie plus propres et durables.
Cette tendance reste donc préoccupante, car elle va à l'encontre des efforts mondiaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre le changement climatique.
Les principaux enjeux de la COP28 qui s’ouvre dans un mois
La COP28 approche rapidement, avec des dates fixées du 30 novembre au 12 décembre aux Émirats arabes unis. Cette conférence est cruciale, huit ans après la signature de l'Accord de Paris sur le climat en 2015. Son objectif principal est de réaliser le premier Global Stocktake, une évaluation mondiale de l'action climatique en conformité avec l'Accord de Paris.
Cependant, le bilan actuel met en évidence un problème majeur : le monde ne progresse pas suffisamment vers l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, comme stipulé dans l'Accord de Paris. Cette constatation souligne la nécessité d'une réponse politique immédiate pour rectifier notre trajectoire et intensifier les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La COP28 est donc confrontée à des enjeux majeurs, notamment la nécessité de renforcer les engagements des pays pour lutter contre le changement climatique, d'accroître le financement de la transition vers une économie bas-carbone, de promouvoir l'adoption de technologies propres et de soutenir les pays les plus vulnérables face aux impacts climatiques.
Lire aussi : https://blog.goodvest.fr/articles/les-accords-de-paris-5-ans-plus-tard
Rapport de RepRisk sur le Greenwashing et le Social washing
Le rapport annuel de RepRisk sur le Greenwashing et le Social washing est désormais disponible, révélant des tendances préoccupantes pour l'année en cours. RepRisk, un fournisseur de données environnementales, se penche sur l'identification et la mesure du risque de greenwashing et de social washing dans le monde financier.
Les résultats de cette année montrent une augmentation significative de 70 % par rapport à 2022 des cas de greenwashing dans les secteurs bancaire et financier. Ce constat souligne que ces secteurs sont particulièrement exposés à ce risque, avec des communications trompeuses de la part d'entreprises cherchant à se présenter comme plus respectueuses de l'environnement et de la société qu'elles ne le sont réellement.
De plus, l'étude met en lumière une tendance inquiétante : les entreprises européennes sont de plus en plus impliquées dans des cas de greenwashing liés à des communications trompeuses. Cette constatation souligne l'importance d'une surveillance constante des pratiques de communication des entreprises et de la nécessité de renforcer la transparence et la réglementation dans ces secteurs.
Le Financial exclusions tracker, un outil qui recense toutes les entreprises dans lesquelles 87 institutions financières refusent d’investir
Le Financial Exclusions Tracker est un outil qui répertorie toutes les entreprises que 87 institutions financières à travers 16 pays ont décidé de ne pas soutenir financièrement. Cette étude approfondie est le fruit de la collaboration entre plusieurs ONG et recense actuellement 4842 entreprises exclues de l'investissement par ces institutions.
Le climat ressort ainsi comme la première raison d'exclusion par ces institutions financières dans 40% des cas.
Cependant, il convient de noter que le tracker se concentre principalement sur les institutions financières des pays du Nord de l'Europe. En France, seul le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) est représenté.
Du côté de l’économie et des marchés
La Fed laisse ses taux inchangés
La Réserve fédérale américaine (Fed) a choisi de laisser ses taux d'intérêt inchangés, les maintenant entre 5,25 % et 5,5 %. Cette décision intervient après plusieurs mois de stabilité, les taux n'ayant pas été modifiés depuis juillet.
La prochaine augmentation des taux pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion en décembre, ce qui sera suivi de près par les marchés financiers.
De plus, la Banque d'Angleterre a également opté pour le statu quo en ne modifiant pas ses taux directeurs.
Inflation en net recul dans la zone euro
Le taux d'inflation en glissement annuel dans la zone euro a connu une baisse notable en octobre 2023, s'établissant à 2,9 %, par rapport à 4,3 % en septembre. Cependant, il est important de noter que l'inflation annuelle "core," qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie (éléments les plus volatils), s'élève à 4,2 %.
Cette baisse de l'inflation globale est principalement attribuée à la diminution des prix de l'énergie sur un an glissant, un facteur clé dans l'évolution de l'inflation.
Recul des encours sous gestion des fonds en gestion active
Au troisième trimestre 2023, les sociétés de gestion ont connu une diminution significative des encours sous gestion, principalement en raison de la baisse des marchés et des sorties de capitaux. Cette période a été marquée par des décollectes massives dans le milieu de la gestion d'actifs.
Cependant, il est à noter que certaines sociétés de gestion ont réussi à maintenir des collectes positives, notamment Amundi, grâce au succès de ses ETF (Exchange-Traded Funds) qui ont attiré des investisseurs malgré le contexte difficile.
Parallèlement, les fonds durables classés Article 8 de la réglementation SFDR ont également été touchés par des décollectes importantes à l'échelle mondiale. Cependant, les fonds Article 9, qui répondent à des critères de durabilité plus stricts, ont réussi à attirer certains capitaux.
Cette tendance souligne les défis auxquels l'industrie de la gestion d'actifs est confrontée, notamment en périodes de volatilité des marchés et d'incertitude économique.
Lire aussi : https://blog.goodvest.fr/articles/en-quoi-consiste-le-sustainble-finance-disclosure-regulation-sfdr