Faut-il garder son assurance vie en 2024 ?

L’année 2023 a été marquée par une forte remontée du marché actions, un arrêt de l’augmentation des taux directeurs et une perspective de baisse des taux en raison du ralentissement de l’inflation. Si l’année a été plutôt fructueuse sur les marchés financiers pour la plupart des investisseurs, se pose légitimement la question de savoir si l’année 2024 sera aussi favorable. Et, plus particulièrement, est-ce que cela vaut le coup de conserver son assurance vie en 2024 ?

En d’autres termes, est-ce que les rendements en 2024 seront au rendez-vous pour les assurances vie ? Bien que cela dépende d’un très grand nombre de facteurs (type d’assurance vie, support d’investissement…) et que nous n'ayons pas de boule de cristal, nous allons tout de même vous livrer notre analyse pour l’année 2024.

Le contexte économique de 2024 : de bonnes perspectives pour l’assurance vie ?

Les rendements de votre assurance vie dépendent en grande partie de la performance des marchés financiers, qu’elle soit ISR, fonds euros ou en unité de compte.

Bien sûr, selon le type d'assurance vie, l’impact n’est pas le même :

Pour une assurance vie fonds euros où le capital est garanti : vous êtes protégé contre les pertes en cas de baisse des marchés, mais les rendements servis aux souscripteurs dépendent néanmoins des réserves et de la performance des sous-jacents du fonds (principalement des obligations) ;
Pour les assurances vie en unité de compte (comme celle de Goodvest) : elles sont totalement dépendantes à la hausse comme à la baisse de la performance des valeurs dans lesquelles elles sont investies (appelées “suppports” ou “unités de compte"). Il s'agit principalement d’actions cotées et d'obligations par l’intermédiaire de fonds traditionnels ou d’ETF.

Ainsi, pour savoir si les rendements de votre assurance vie en 2024 seront à la hauteur de vos espérances, il est important de comprendre le contexte macro-économique en 2023 et d’envisager à partir des données disponibles celui de 2024.

Brève rétrospective de l’année 2023 sur les marchés

L’année 2023 a été marquée par deux périodes contrastées :

une forte volatilité des marchés pendant le premier semestre 2023 liée aux incertitudes quant à l’inflation et l’augmentation des taux directeurs des banques centrales. Pour rappel, cette politique monétaire restrictive a été engagée pour endiguer l’augmentation générale des prix suite à la crise énergétique et d’approvisionnement frappant l’OCDE à la sortie du Covid ;
une forte augmentation des marchés actions à partir du 2e semestre 2023. Elle a été dopée par des anticipations optimistes quant à une stabilisation des taux directeurs (voire une baisse prochaine) en raison du ralentissement de l’inflation.

Pour comprendre cette hausse de 2024 : Les rendements obligataires et le marché des actions cotées sont deux vases communicants. Lorsque les rendements des obligations sont trop bas, les actions ont tendance à se valoriser en raison du paradigme “TINA” (There is no alternative) et inversement. En effet, en période de taux bas, les actions deviennent alors le seul moyen d’investir son argent pour espérer générer de la performance réelle (c'est-à-dire battre l’inflation). Lorsque les acteurs anticipent une baisse des taux, ils ont tendance à considérer que le marché actions devient à nouveau la meilleure solution pour investir entraînant ainsi une augmentation des cours. Bien sûr, d’autres facteurs peuvent venir expliquer cette hausse comme la bonne performance de la plupart des entreprises cotées.

Rappel du contexte macroéconomique de 2022 et des politiques de hausse des taux des banques centrales

L'accumulation de l'épargne des ménages pendant les confinements, la politique monétaire accommodante des banques centrales pendant les 10 dernières années, la guerre en Ukraine et d’autres facteurs ont participé à une augmentation générale des prix à la consommation (inflation) et à la production (indice PPI) en 2022, impactant le pouvoir d’achat des ménages et la marge opérationnelle des entreprises.

En raison de leurs mandats (assurer la stabilité des prix), les banques centrales ont dû resserrer leur politique monétaire en augmentant les taux d’intérêt, en vue de freiner l’inflation quitte à ralentir la croissance économique (voire la saper).

Cette situation a généré une grosse incertitude sur les marchés avec des indices de confiance des investisseurs au plus bas. Bref, une situation peu favorable à la performance globale des assurances vie.

Début 2024, cette crainte semble avoir disparu.

Année 2024 : Une inflation en phase de stabilisation dans un contexte géopolitique en phase de normalisation

Début 2024, le contexte tend à s'améliorer avec plusieurs changements majeurs :

Les prix de l’énergie sont à nouveau en baisse malgré une guerre larvée en Ukraine ;
La Chine se réouvre et reprend la production ;
Les indicateurs d’inflation aux États-Unis et en Europe sont en baisse ;
Les entreprises ont su réaliser des performances records et ont finalement très peu supporté les conséquences de l’inflation (ce sont malheureusement les États qui ont jusqu’alors porté ce coût)
Mais, des indicateurs avancés montrent qu’en Europe, l’inflation n’est pas totalement maîtrisée, ce qui pourrait faire entrer la banque centrale européenne en contradiction avec les anticipations des marchés.

À partir de ces éléments, il est possible de construire deux scénarios pour votre assurance vie, l’un favorable, l’autre plus défavorable. Commençons par le mauvais.

Scénario défavorable pour 2024 : Une politique monétaire de plus en plus restrictive

Dans ce scénario, les banques centrales n’arrivent pas à stabiliser l’inflation. Pire, elle repart de plus belle en raison des effets de seconds tours dans un contexte de marché de l’emploi très tendu. En effet, face à l’inflation, les salariés demandent légitimement des hausses de salaire pour maintenir leur pouvoir d’achat. Or, pour maintenir leur marge, les entreprises répercutent les hausses de salaire sur les prix de vente, ce qui contribue à entretenir l’inflation.

Ainsi, certains économistes observent cette tendance début 2024 en se basant sur l’inflation sous-jacente (aussi appelée “core inflation”) qui mesure l’augmentation des prix hors énergies et denrées alimentaires, volatiles par nature et soumises à des facteurs exogènes. Cette dernière est encore relativement élevée en Europe ce qui laisserait penser que l’inflation n’a pas encore été totalement maîtrisée.

Si cette inflation sous-jacente persiste, les banques centrales seraient alors obligées de maintenir leur taux d’intérêt élevé plus longtemps que le marché ne l'aurait anticipé (pari sur une baisse début 2024). Cette mauvaise annonce pourrait faire baisser à court terme le marché des actions en 2024 et revaloriser potentiellement les taux à long terme des obligations.

Dans ce cas, la performance de votre assurance vie en unité de compte ne sera pas très glorieuse (voire négative) à minima au début de l’année 2024, mais les choses pourraient s'améliorer par la suite !

Conseil de Goodvest : N’oubliez pas qu’investir avec une assurance vie en unité de compte doit s’envisager à minima sur le moyen terme (4 ans minimum). Sur une longue période, vous connaîtrez des périodes de baisse et de forte croissance. Investir sur le temps long permet d'annihiler cette volatilité et de vous inscrire sur des tendances de marché à long terme : les baisses de marché temporaire ont donc très peu d’importance tant que vous maintenez le cap que vous vous êtes fixé !

Scénario favorable pour 2024 : Un signe de relâchement des banques centrales

Ceci dit, il est aussi possible de voir les choses avec plus d’optimisme. D’autres indicateurs macro-économiques avancés montrent une stabilisation de l’inflation, ce qui peut pousser les banques centrales à envisager une baisse future des taux directeurs. En ce sens, Christine Lagarde, directrice de la BCE, a annoncé une probable baisse des taux directeurs à l'été 2024.

Si cette annonce se confirme, il est fort probable que l’année 2024 soit florissante pour la croissance des marchés actions ! Dès lors, la performance de votre assurance vie en unité de compte pourrait exploser en 2024 !

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Faut-il garder une assurance vie fonds euros en 2024 ?

Depuis maintenant 10 ans, l’assurance vie fonds euros (capital garanti) n’a vraiment pas la cote, avec des rendements continuellement en berne, bien en dessous du niveau d’inflation. Toutefois, avec la hausse de taux obligataires, les rendements de l’assurance vie fonds euros en 2023 ont été supérieurs à ceux de 2022.
Ils restent néanmoins en moyenne inférieurs au taux de 3 % net des livrets réglementés (Livret A, LDDS) proposant par ailleurs une bien meilleure liquidité et visibilité. Autrement dit, en 2024, l’assurance vie fonds euros est un placement obsolète sur son volet épargne.

Elle peut néanmoins avoir encore un intérêt dans sa dimension patrimoniale pour sécuriser un capital en vue de le transmettre à des bénéficiaires désignés dans des conditions fiscales très avantageuses.

Une compétition féroce avec les livrets réglementés en 2024

Le livret A affiche désormais un rendement net (exonéré d’impôt) de 3 %, idem pour le LDDS et 5 % pour le LEP (livret d’épargne populaire) !

En 2023, les estimations actuelles planchent pour un rendement moyen du fonds euros de 2,5 % (contre 1,9 % en 2022). Il faut bien sûr tenir compte de la fiscalité : contrairement au livret A ou au LDDS, les gains en assurance vie sont soumis à l’impôt en cas de rachat (retrait).

Autant dire que quitte à choisir un placement sans risque en 2024, autant choisir un livret bancaire.

Une possible baisse des rendements des fonds euros en 2024

Depuis fin 2023, on observe une baisse importante des taux à long terme des obligations. Si cette baisse se poursuit en raison notamment de la baisse des taux directeurs, les rendements des fonds euros pourraient à nouveau baisser en 2024.

La raison est simple : les fonds euros sont majoritairement investis en obligations. Si la collecte de capitaux est supérieure à celle de 2023, où les taux étaient au plus haut, la performance globale du fonds pourra être à nouveau tirée vers le bas sauf à liquider les obligations de 2023 pour empocher des plus-values à court terme.

Un taux réel toujours négatif pour l’assurance vie fonds euros

En 2023, l’inflation n’a pas été totalement endiguée par les banques. Ainsi, quand on retranche l’inflation du rendement moyen du fonds euros, on obtient un résultat négatif (- 2,40 % en 2023). Il est probable que la situation soit relativement similaire en 2024 avec peut-être, en raison de la baisse de l’inflation, une amélioration du taux de rendement réel du fonds euros, toujours négatif au demeurant.

Conseil de Goodvest : En tout état de cause, comme pour les années précédentes, il est peu probable que l’assurance vie fonds euros soit une option satisfaisante pour 2024, suffisamment compétitive par rapport aux livrets sans risque ou à une assurance vie en unité de compte placée sur les marchés dans une optique de long terme.

Faut-il transférer son assurance vie fonds euros vers une assurance vie en unité de compte en 2024 ?

Scénario favorable ou pas, dès lors que votre horizon de placement est supérieur à 2 ans, il est vivement recommandé d’envisager une assurance vie en unité de compte pour battre l’inflation et générer de la performance.

Qu’est-ce qu’une assurance vie en unité de compte ?

Certes, l'assurance vie en unité de compte présente des risques de perte en capital puisqu’elle est investie dans des fonds d’investissement ou des ETF, eux-mêmes exposés aux marchés boursiers.

Toutefois, comme nous l’expliquons dans notre guide d’investissement pour les débutants, il n’y a pas de rentabilité sans risque. Aujourd’hui, les placements sans risque vous font perdre de l’argent en raison de l’inflation, il faut donc trouver des alternatives.
Or, l’horizon de placement, qui dépend de vos objectifs (préparer votre retraite, acheter votre maison…), vous permet de vous protéger contre les baisses à court terme des marchés rendant votre investissement in fine beaucoup moins risqué.

Conseil de Goodvest : Quitte à investir sur les marchés avec une assurance vie en unité de compte, pourquoi ne pas envisager d’investir dans des entreprises volontaristes sur le plan écologique ? Notre assurance vie ISR en unité de compte vous permet de profiter de la performance des marchés tout en contribuant à votre échelle à financer des entreprises actrices de la transition écologique ! Vous ne nous croyez pas ? Découvrez notre raison d’être !

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Assurance vie en unité de compte : un capital non garanti avec de meilleures perspectives de rendement à moyen et long terme

Si vous transférez votre fonds euros vers une assurance vie en unité de compte, ce qui compte pour apprécier la rentabilité ce n’est pas l’année 2024, mais la date d'échéance de l’horizon que vous avez fixé.

À long terme et historiquement, les marchés ont proposé une bien meilleure rentabilité que les placements sans risque (comme l’assurance vie fonds euros), et surtout, à un niveau supérieur à l’inflation.

Faut-il garder son assurance vie une unité de compte en 2024 ?

Si vous n’avez pas atteint l’horizon que vous vous êtes fixé initialement, nous vous recommandons vivement de conserver votre assurance vie pour 2024, peu importe le scénario que vous envisagez.

Par contre, si vous n’êtes pas satisfait de votre assurance vie actuelle parce qu’elle est investie dans des entreprises peu respectueuses de l’environnement, que les frais de gestion sont trop élevés ou que votre gestionnaire vous semble peu fiable, 2024 pourrait être une année idéale pour changer d’assurance vie.

Sachez aussi que vous pouvez bénéficier de la loi Pacte pour changer d’assurance vie chez un même assureur en conservant votre antériorité fiscale !

Conseil de Goodvest : Si vous voulez verdir votre épargne tout en générant de la performance, nos conseillers Goodvest peuvent vous accompagner pour transférer votre assurance vie vers notre assurance vie ISR alignée avec l’Accord de Paris sur le climat.

Est-il intéressant d’ouvrir une assurance vie en 2024 ?

Il est difficile de savoir à l’avance s’il s’agit du bon moment pour investir au regard du contexte économique. On ne sait jamais si on achète au plus haut ou au plus bas. Cela reviendrait à lire l’avenir. C’est le même problème avec l’ouverture d’une assurance vie.

Pour autant, sachez qu’une épargne qui dort sur un compte courant ou un fonds euros vous fait perdre de l’argent d’année en année (à cause de l’inflation) et vous prive d’une éventuelle performance des marchés.

Si en 2024 vous avez l’épargne suffisante pour investir sur le long terme, vous auriez vraiment tort de ne pas ouvrir une assurance vie en unité de compte (et de préférence ISR) !