Solution d’épargne traditionnelle s’il en est, le Livret A a vu son rendement décliner inexorablement au cours des dernières années. Heureusement, des alternatives existent.
Avec un rendement au plus bas depuis 2020, les taux d’intérêt du Livret A stagnent aujourd’hui à 0,50%. Un rendement famélique qui décourage de plus en plus de ménages, dont l’attention se tourne logiquement vers d’autres solutions d’investissement : oui, mais lesquelles ?
Voici un panorama des meilleurs placements qui s’offrent à vous en accord avec vos valeurs, votre situation patrimoniale et vos objectifs de rentabilité.
Le Livret de développement durable et solidaire
Lancé en 2007 dans le but de remplacer l’ancien CODEVI, le Livret développement durable (LDD) devient officiellement “Solidaire” en 2020. Il est souvent vu comme l’alternative par excellence au Livret A.
Toutefois, malgré un taux d’intérêt et un fonctionnement similaire au Livret A, les valeurs du LDDS prétendent tenir davantage compte de la sensibilité croissante des Français pour les enjeux de développement durable.
Cette revendication repose notamment sur les 59,5% du LDDS qui contribuent au financement des Petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées dans :
- l’économie d’énergie dans les logements neufs et anciens;
- l’économie sociale et solidaire (ESS).
À noter : Au minimum 10% des fonds sont obligatoirement réinvestis dans l’optimisation énergétique des bâtiments anciens.
À travers la Caisse des Dépôts sont ainsi financés des projets tels que la construction de logements sociaux, la construction de logements adaptés pour les personnes à mobilité réduite ou encore la rénovation de logements anciens.
Le reste des fonds, quant à lui, est librement réinvesti par les banques dans les marchés de leur choix : cette proportion ne présente donc pas nécessairement un impact positif sur le développement durable puisque certaines entreprises parmi les plus polluantes en termes d’émissions de gaz à effet de serre y évoluent...
En outre, le manque de traçabilité est un argument souvent reproché au LDDS puisqu’il reste difficile de réellement identifier les bénéficiaires des 10% soi-disant réinvestis dans la rénovation énergétique.
Bon à savoir : C’est seulement depuis le 30 octobre 2020 que la Loi Sapin II votée en 2016 a pris effet, permettant ainsi de soutenir l’économie sociale et solidaire via donation depuis le LDDS.
Bien que l’ouverture d’un LDDS soit une procédure simple, plusieurs critères doivent toutefois être remplis, à savoir : être majeur ; ouvrir un seul LDDS par individu ; être fiscalement domicilié en France ; faire un dépôt initial d’au moins 15 € (dans la plupart des établissements); respecter un plafond de 12 000 € (soit 10 950 € de moins que le Livret A).
Bon à savoir : Contrairement à vos versements, les intérêts perçus à l’année et versés chaque 31 décembre peuvent dépasser ce seuil des 12 000 €.
Parce que le taux d’intérêt du LDDS est indexé sur celui du Livret A, son rendement demeure inférieur à l’inflation annuelle. Si un tel choix de placement peut donc vous permettre d’être (sensiblement) plus en phase avec vos valeurs, la rentabilité n’est pas davantage au rendez-vous pour autant !
En contrepartie de ce faible potentiel de revenus, le LDDS présente trois avantages notables :
- les intérêts versés sont exonérés d’imposition comme de prélèvements sociaux ;
- le LDDS est un placement proposé par tous les établissements bancaires ;
- vos fonds demeurent déblocables à tout moment.
L’Assurance vie
Si toutes les assurances vie ne permettent pas d’investir dans les fonds les plus cohérents avec vos valeurs éthiques, celles-ci restent la solution d’épargne favorite des Français avec 13 millions de contrats dans l’Hexagone.
En effet, l’assurance vie représente une solution d’épargne sur le long terme dont les fonds demeurent déblocables à tout moment, et ce avec une fiscalité allégée.
À noter : Bien que réduite, la fiscalité de ce contrat reste complexe. Saisissez-en toutes les subtilités d’imposition, de prélèvements sociaux et d’exonérations qui s’y appliquent dans notre guide sur la fiscalité de l’assurance vie.
Bien que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) affirme que son rendement global ait été en baisse depuis 2019 au même titre que nombre d’autres placements, celui-ci reste bien supérieur à celui du Livret A.
Si le taux d’intérêt de l’assurance vie en fonds euros en 2019 gravite autour des 1,5%, il est en réalité dangereux d’avancer un chiffre tant les performances du contrat dépendent des fonds contenus dans cette enveloppe.
Selon que vous optiez pour plus de fonds euros ou pour davantage d’unités de compte, le potentiel de rentabilité de votre contrat sera respectivement plus faible mais sécurisé, ou plus élevé mais proportionnellement risqué.
La composition de votre portefeuille gagnerait ainsi à passer sous l'œil avisé d’un conseiller en gestion de patrimoine ; toutefois cette initiative implique bien souvent des frais supplémentaires.
Attention : Chacun de vos rachats (partiel ou total) est exposé au Prélèvement forfaitaire unique (PFU) à hauteur de 30% applicable sur l’année du retrait. Ce dernier est composé de 17,2% de Prélèvements sociaux et de 12,8% d’imposition.
Un reproche souvent adressé aux assurances vie est le temps de latence entre demande de rachat et accès à la somme désirée : pour autant, ce manque de liquidité dépend grandement de l’établissement avec lequel vous traitez.
Face aux problématiques de traçabilité, existent plusieurs outils garants de la responsabilité des fonds dans lesquels l’épargnant peut investir :
- Les critères Environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ceux-ci étudient notamment le respect d’une entreprise vis-à-vis de la nature, des ressources terrestres et de ses collaborateurs (employés, clients, fournisseurs…).
- Les Principes de l’investissement responsable (PRI). Ceux-ci prennent en compte les critères ESG à la fois en matière d’investissement, de pratiques actionnariales et de transparence (publication régulière de rapports).
- Les labels. Ces derniers sont attribués aux entreprises respectueuses de normes préétablies comme l’investissement socialement responsable (ISR), l’épargne solidaire (Finansol) ou la finance verte (Greenfin).
Ces critères servent à assurer que votre investissement présente un impact positif et concret dans les secteurs en phase avec vos valeurs : emploi, énergies vertes, égalité des genres, santé, pays émergents… Un large éventail de domaines peuvent ainsi être soutenus par vos engagements.
Si les valeurs morales ne suffisent pas à rendre un placement plus rentable, il n’en reste pas moins que l’investissement responsable a le vent en poupe. Pour preuve, les résultats de l’assurance vie Goodvest sur l’année 2020 ne descendent pas sous la barre des 4,04% de rentabilité (pour le profil d’investissement le plus sécurisé) et atteignent près de 20% pour les investisseurs les plus audacieux.
Source : Performances des portefeuilles Goodvest sur l’année 2020 (nettes de frais)
À noter : Les cinq profils de risque établis ci-dessus varient selon le pourcentage d’actions contenues dans le portefeuille (respectivement 10, 30, 50, 70 et 90%).
Le Plan d’épargne retraite
Toujours dans l’optique d’un placement à long terme, le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) introduit depuis le mois d’octobre 2019 par la Loi Pacte permet de se constituer une épargne de précaution pour s’assurer des vieux jours plus sereins.
Déblocable lors de l’arrivée à la retraite, le PER peut également faire l’objet d’un rachat anticipé dans certains cas de force majeure tels que :
- une situation d’invalidité ;
- une situation de surendettement ;
- une situation de cessation d’activité ;
- la fin des droits au chômage ;
- le décès de votre conjoint.
Néanmoins, la principale raison susceptible de justifier un déblocage anticipé de vos fonds reste l’achat d’une résidence principale. Ainsi, le PER peut également représenter une belle option pour vous accompagner dans le développement de votre patrimoine immobilier.
Selon les situations (particulier, salarié), le nouveau PER peut prendre trois formes différentes :
- le PER individuel (PERin) ;
- le PER collectif (PERCOL) ;
- le PER obligatoire (PERCAT).
Bon à savoir : Bien que les anciens produits d’épargne retraite ne soient plus commercialisés depuis octobre 2020, leur transfert vers le nouveau PER reste envisageable.
Selon divers critères tels que l’âge de souscription, le montant des versements sur votre PER et les modalités de sortie (versement en rente ou versement en capital), les montants versés lors du départ à la retraite pourront fortement varier.
L’un des intérêts majeurs du PER réside dans le fait que les capitaux qui y sont versés se trouvent exonérés de l’imposition à hauteur de 10% des revenus professionnels. Cet avantage dépend notamment de la Tranche marginale d’imposition (TMI) dans laquelle se trouve l’épargnant.
Autrement dit, plus votre TMI sera élevée, plus cette déduction fiscale vous sera bénéfique. Ainsi, le PER représente une meilleure solution pour les ménages aisés et dont le revenu baissera significativement après leur vie active.
Le Livret d’épargne populaire
Solution proche du Livret A, le Livret d’épargne populaire (LEP) s’adresse davantage aux revenus plus modestes : cela explique notamment son plafonnement à seulement 7 700 €.
Pour espérer pouvoir ouvrir un compte, le revenu fiscal d’un individu résidant en France métropolitaine doit rester inférieur à 20 017 € en 2021. Retrouvez l’intégralité de la grille des revenus d’entrée sur le site officiel de l’administration française.
D’autres contraintes relatives à l’ouverture d’un LEP sont à prendre en compte, à savoir :
- il n’est pas possible de détenir plus d’un LEP par personne ;
- il est nécessaire de déposer un montant initial de 30 € minimum ;
- il est nécessaire d'être domicilié fiscalement en France.
Les taux d’intérêt ainsi proposés aux revenus modestes sont supérieurs d’un demi-point à ceux du Livret A ; en 2021, ces derniers sont donc fixés à 1%.
Les modalités de gestion du LEP sont également plus souples puisque les fonds demeurent déblocables à tout moment et sont intégralement exonérés d’imposition. Les Prélèvements sociaux ne s’appliquent pas davantage.
Bien que cette solution permette donc aux foyers à bas revenus d’arrondir leurs fins de mois, le plafonnement du LEP empêche toutefois les perspectives d’un développement plus ambitieux de votre patrimoine.
Le Livret jeune
Adressé aux 12 à 25 ans, le Livret jeune présente un plafonnement encore plus bas que le LEP puisque celui-ci descend à 1 600 €. Là encore, il est nécessaire d’être résident français et de ne pas déjà être détenteur d’un tel placement pour pouvoir y prétendre.
Aucun frais ne peut être exigé par la banque ni pour l’ouverture, ni pour la fermeture, ni même pour la gestion du livret. De plus, comme pour le LEP, ce type de placement est exempt de fiscalité.
Même si les taux d’intérêt du Livret Jeune varient d’une banque à l’autre, on peut néanmoins noter que celui-ci sera toujours au moins égal au taux du Livret A. Pour autant, dans la plupart des établissements bancaires, ces taux sont supérieurs : au mois de janvier 2021, ceux-ci étaient en moyenne de 0,91% (source Banque de France).
À noter : Les banques en ligne ne proposent généralement pas de Livret Jeune.
Certaines contraintes de gestion du compte selon l’âge du souscripteur sont à prendre en considération, aussi bien pour ce dernier que pour son représentant légal :
- de 12 à 16 ans, tout retrait doit faire l’objet d’une autorisation du représentant légal ;
- de 16 à 18 ans, tout retrait est autorisé sauf opposition du représentant légal ;
- de 18 à 25 ans, tout retrait est autorisé sans restriction tierce.
Le PEL et le CEL
Les Plan épargne logement (PEL) et Compte épargne logement (CEL) sont deux options complémentaires légitimes dans un projet d’achat immobilier.
Sous certaines conditions propres au PEL et au CEL, ces placements peuvent tous deux donner accès à un prêt immobilier à taux privilégié.
À noter : Tout Compte épargne logement ouvert à partir de 2018 n’est plus éligible à la prime d’État.
Outre la volonté de financer l’acquisition de votre bien immobilier, les avantages du PEL et du CEL en termes de rentabilité et de fiscalité sont rares. Bien que les intérêts soient capitalisables, ces derniers stagnent à 1% pour le PEL et à 0,25% pour le CEL.
De plus, lesdits intérêts sont imposés à hauteur du Prélèvement forfaitaire unique (PFU), soit 30%. Le souscripteur bénéficie toutefois d’une alternative puisqu’il lui est possible de préférer le barème d’imposition progressif plutôt que d’être imposé selon le PFU.
Ce calcul est à effectuer judicieusement selon si la différence entre barème progressif et PFU s’avère ou non à votre avantage. Concrètement, les ménages inclus dans les Tranche marginale d’imposition supérieures à 30% gagneront à choisir le PFU, alors que les foyers plus modestes opteront pour le barème progressif.
Bon à savoir : L’administration rend les modalités de versement, de plafonnement et de rachat consultables aussi bien pour le PEL que pour le CEL.
En complément de vos exigences de rendement et de votre aversion au risque, ce sont vos projets et valeurs propres qui vous aideront à choisir la meilleure alternative au Livret A.
Néanmoins les notions de performance, de sécurité et d’éthique ne sont pas antinomiques pour autant : c’est pourquoi Goodvest vous propose d’investir dans une assurance vie à la fois responsable et rentable !