Lorsqu’il s’agit de constituer une épargne dans le but notamment d’acheter un bien immobilier, les épargnants hésitent souvent entre ouvrir un PEL (Plan épargne logement) ou souscrire une assurance vie. Autant vous le dire directement, si le PEL avait des atouts il y a 10 ans, il a perdu ses lettres de noblesse dans un environnement économique de remontée des taux et d’inflation supérieure à 2 %.
Dès lors, faut-il choisir un PEL ou une assurance vie pour son épargne ? Dans quelle mesure l’assurance vie propose un avantage comparatif supérieur au PEL ?
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Tableau comparatif : PEL ou assurance vie, que choisir ?
Avant d’entrer dans le détail du comparatif assurance vie vs PEL, il apparaît opportun de vous donner une vue d’ensemble sur ces deux contrats permettant de loger tout ou partie de votre épargne.
L’assurance vie et le PEL ont au moins un point en commun : ils vous permettent, au moyen de versements, d’alimenter une enveloppe en vue de faire fructifier votre épargne.
Sur le reste, ces deux enveloppes divergent profondément notamment au niveau des rendements attendus, de la fiscalité, de l’éventail de possibilités, de la disponibilité du capital…
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Comparatif : Quels sont les objectifs de l’assurance vie et du PEL ?
Les objectifs de placement sont un élément indispensable pour déterminer quelle est la solution d’épargne la plus adaptée à vos besoins. En effet, au regard de ces objectifs, il est possible de déterminer notamment votre horizon de placement, votre aversion au risque, le régime fiscal le plus adapté.
Si l’assurance vie est une enveloppe fiscale multi-usage, le PEL présente l’intérêt d’être dédié à la constitution d’un apport personnel en vue d'acheter un bien immobilier.
Mais, comme nous le verrons, cela ne veut pas dire pour autant que le PEL est plus adapté pour constituer un apport que l’assurance vie…
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Constituer un apport personnel avec le PEL pour un achat immobilier
Le PEL est un plan d’épargne réglementé au fonctionnement quelque peu particulier puisqu’il s’agit d’un plan épargne permettant :
- Faire fructifier son épargne en vue de constituer un apport immobilier : au taux de 2,25 % brut en 2024, sans risque de perte de capital, pendant une durée maximum de 15 ans (pour les plans ouverts après le 1er janvier 2018). Les versements peuvent être effectués pendant les 10 premières années, et un minimum de 540 euros par an doit être versé sous peine de clôture de plan.
- Obtenir un prêt épargne logement : ce prêt n’est rien d’autre qu’un prêt immobilier à un taux réglementé théoriquement préférentiel. Actuellement, le taux réglementé du prêt épargne logement est de 3,45 % (pour les contrats ouverts à partir du 1er janvier 2024).
L’épargne du PEL étant bloquée sur une période de 4 ans, il offre peu de possibilités autres que de constituer un apport immobilier et encore, à condition de ne pas vouloir acheter un bien avant ces 4 ans.
Il s’agit donc d’un plan épargne particulièrement rigide offrant peu de possibilités en termes d’objectifs à son détenteur.
L’assurance vie : une enveloppe fiscale multi objectif
L’assurance vie n’est en aucun cas une solution d’épargne permettant d’obtenir un prêt immobilier. Par contre, contrairement au PEL, elle permet de répondre à quasiment tous les objectifs d’épargne des particuliers en ce que les versements sont libres et l’épargne disponible à tout moment :
- constituer une épargne de précaution ou de disponibilité pour faire face aux imprévus (avec l’assurance vie fonds euros qui propose une garantie du capital contre les pertes, mais attention, le taux de rendement moyen tourne autour de 1 % comme le PEL) ;
- faire fructifier son épargne à moyen et long terme grâce à l’assurance vie en unité de compte (où l’épargne est investie dans des organismes de placement collectif et ETF, eux-mêmes investis sur les marchés financiers) ;
- optimiser la transmission de son patrimoine à ses proches grâce à la clause bénéficiaire et la fiscalité avantageuse de l’assurance vie en cas de décès.
Elle permet aussi de se constituer un apport immobilier puisque l’épargnant peut retirer ses avoirs quand il le souhaite. Mais, contrairement au PEL, l’assurance vie peut s’adapter à l’horizon de votre achat immobilier en modulant votre exposition aux actifs risqués. Cela permet d’optimiser les rendements de votre épargne tout en limitant au maximum vos risques de perte. Ainsi, l’assurance vie s’adapte autant aux placements à court terme qu’aux placements à horizon long pour un investissement immobilier dans un futur lointain.
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PEL ou assurance vie : qui propose les meilleurs rendements ?
Quand il s’agit d’épargner, la question des rendements est centrale puisqu’ils définissent le rythme de valorisation de votre épargne. Bien sûr, dans un monde où la croissance ne peut être infinie au risque de générer des externalités extrêmement préjudiciables pour l’humanité (réchauffement climatique, mais pas que…), il faut aussi tenir compte d'éléments extra financiers pour investir de manière responsable. Nous y reviendrons…
Les rendements du PEL et de l’assurance vie fonds euros en berne
Sur le strict plan du rendement :
- Le PEL, en ce qu’il propose un capital garanti, propose un rendement très faible de 2,25 % brut en 2024.
- L’assurance vie fonds euros (à ne pas confondre avec l’assurance vie en unités de compte), proposant aussi un capital garanti, affiche un rendement moyen de 2,5 % en 2024 (varie selon le contrat souscrit).
Dans les deux cas, ces faibles rendements posent un problème financier majeur : votre épargne ne se valorise pas aussi vite que l’augmentation générale des prix. En raison d’un taux d’inflation cible de 2 % (l’inflation post covid est bien supérieure à cette cible), le taux de rendement réel du PEL et de l’assurance vie fonds euros est négatif. Bien que votre épargne se valorise comptablement, vous perdez en réalité de l’argent à mesure que le temps passe du fait de la dépréciation de la monnaie.
Conseil de Goodvest : Pour un placement à court terme (inférieur à 2 ans), ce n’est pas dramatique sauf si votre volume d’épargne est très important, mais il n’en demeure pas moins que vous perdez inexorablement en pouvoir d’achat. Or, pour le PEL, l’épargne est théoriquement bloquée pour une durée de 4 ans minimum, une situation vraiment pas satisfaisante. À choisir entre deux solutions d’épargne à capital garanti, autant vous orientez vers l'assurance vie fonds en euros.
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Les rendements de l’assurance vie en unités de compte ou multisupport
Ceci étant, le versant assurance vie en unité de compte propose un potentiel de rendement beaucoup plus important selon votre niveau de prise de risque.
Certes, le capital n’est pas garanti et vos rendements non plus, mais si votre horizon de placement est suffisamment long et que vous diversifiez bien votre portefeuille, votre couple rentabilité/risque augmente mécaniquement.
À noter que la flexibilité de l’assurance vie en unités de compte permet d’adapter votre prise de risque en fonction de votre horizon pour limiter votre exposition aux aléas du marché, et ce, sans avoir besoin de connaissance financière pointue grâce notamment à la gestion pilotée.
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Quelle est la fiscalité applicable à l’assurance vie et au PEL ?
Côté fiscalité, là aussi, le match est clairement en faveur de l’assurance vie :
- Le PEL ne propose pas d’avantages fiscaux particuliers puisque ce sera la flat tax de 30 % qui s’appliquera sur les intérêts perçus.
- L’assurance vie est soumise à la flat tax (30 %) pour les gains issus des rachats avant la 8e année. Après 8 ans, vous bénéficiez d’un abattement de 4 600 euros (9 200 euros pour un couple) et d’un taux préférentiel de 24,7 %.
À noter que contrairement au PEL où l’impôt s’applique sur le versement des intérêts, les impôts relatifs aux gains d’une assurance vie ne sont pas dus tant que vous n’effectuez pas de rachat.
Ainsi d’un point de vue fiscal, vous avez tout intérêt à choisir l’assurance vie, quel que soit votre horizon de placement.
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PEL ou assurance vie pour faire un investissement socialement et/ou écologiquement responsable ?
Enfin, dans un contexte d’urgence climatique, il est impératif que les épargnants puissent faire fructifier leur épargne en investissant dans des entreprises d’avenir proposant notamment des alternatives viables aux productions ultra carbonées. Se pose alors la question de l’emploi de l’épargne logée dans un PEL ou une assurance vie.
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Le PEL est-il un plan d’épargne responsable ?
En vérité le système du PEL vise à autofinancer un modèle de type crédit/dépôt où l’épargne déposée sert à financer les prêts épargne logement. En soi, ce fonctionnement est tout à fait louable (même s’il présente une forme d'inefficience sur le plan financier) et neutre sur le plan écologique. Pour autant, il n’est pas possible de faire un véritable investissement écologique avec un plan épargne logement.
Les atouts de l’assurance vie ISR pour faire un investissement écologique
A contrario, si l’assurance vie par défaut ne permet pas de faire un investissement écologique (voire tout l’inverse), un nouveau type d’assurance vie responsable tend à se développer : l’assurance vie ISR.
Chez Goodvest, nous cherchons à aller encore plus loin dans l’investissement responsable en proposant la première assurance vie alignée avec l’accord de Paris sur le climat. Avec une sélection drastique des fonds proposés et des entreprises financées, vous avez la garantie de faire fructifier votre épargne en œuvrant pour un monde plus durable !
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