Les actualités de la semaine du 27 mai par l'équipe ISR

  • Goodvest
5
June
2024

Du côté de l’investissement responsable

La France en passe de devenir le premier État européen à ratifier le traité sur la haute mer

La France est sur le point de rejoindre la liste restreinte des pays ayant ratifié le traité international sur la protection de la haute mer et de la biodiversité marine. L'Assemblée nationale a voté mercredi 29 mai en faveur de ce texte historique, marquant une avancée significative dans la préservation des écosystèmes océaniques. 

Ce traité, également connu sous le nom de Biodiversity Beyond National Jurisdiction (BBNJ), vise à réglementer et protéger les zones maritimes situées au-delà de 370 kilomètres des côtes, actuellement sans juridiction. Représentant plus de 60 % de la surface des océans, la haute mer est essentielle à la biodiversité marine.

Les enjeux du traité BBNJ sont cruciaux. Actuellement, seul 1 % de la haute mer bénéficie de mesures de protection. Le traité introduit des études d'impact environnemental obligatoires pour les États souhaitant y opérer et assure un accès équitable aux ressources génétiques marines. Il prévoit également la création d'aires marines protégées (AMP), contribuant à l'objectif "30×30" de la COP15 Biodiversité visant à protéger 30 % des océans d'ici 2030.

Toutefois, ce point est source de tensions. La France est critiquée pour le faible niveau de protection de ses AMP, où les activités industrielles destructrices, telles que la pêche au chalut, sont souvent permises. Seule une petite fraction des AMP françaises bénéficie d'une protection intégrale. 

Lire aussi : Investissement responsable : L’intégration des limites planétaires

Baisse de la consommation de l’eau

La France a connu une baisse inédite de la consommation d'eau potable en 2023, oscillant entre 3 et 4 %, selon les premiers retours des collectivités locales et des professionnels. Cette diminution dépasse largement le recul annuel moyen de 0,5 à 1 % observé depuis deux décennies.

La région Rhône-Méditerranée-Corse a enregistré une diminution de 3,7 % de la consommation d'eau potable en 2023. Les raisons derrière cette évolution sont variées : une prise de conscience accrue après la sécheresse de 2022, des messages de sensibilisation sur la rareté de la ressource, et l'utilisation d'équipements plus économes en eau.

Les arrêtés sécheresse, qui ont multiplié les restrictions d'eau dans de nombreux départements, ont également joué un rôle crucial. Cependant, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes car certains prélèvements non déclarés pourraient fausser les données officielles. 

Lire aussi : Pourquoi investir dans l’accès à l’eau ?

La loi anti-gaspillage

La loi anti-gaspillage et pour l'économie circulaire (Agec), adoptée le 10 février 2020, visait à transformer la gestion des déchets en France en promouvant l'économie circulaire. Cependant, quatre ans plus tard, les résultats sont en deçà des attentes. Le rapport parlementaire souligne que, malgré un cadre législatif ambitieux, la production de déchets continue d'augmenter, atteignant 600 kg par habitant en 2021 (contre l’objectif de réduction de volume de ses déchets de 15 % d'ici à 2030 par rapport à l’année 2010).

Collecte des ordures ménagères
Source : Les Echos

Les initiatives telles que l'interdiction des couverts jetables et la création de filières à responsabilité élargie (REP) n'ont pas encore montré des résultats significatifs en termes de réduction des déchets. Les collectivités locales, en première ligne pour la mise en œuvre des politiques de gestion des déchets, constatent une augmentation des coûts de traitement, sans compensation financière adéquate.

Le rapport propose plusieurs mesures fiscales pour soutenir ces efforts, notamment une plus grande affectation de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) et l'introduction d'une TVA "circulaire" réduite à 5,5 % pour les services de réparation et les produits de l'économie de la fonctionnalité. Ces propositions visent à encourager le réemploi et la réutilisation, des aspects encore peu développés de la loi Agec.

Du côté de l’économie et des marchés

Neoen : objet d’une future OPA

Le fonds canadien Brookfield veut racheter Neoen, le producteur français d’énergies renouvelables fondé en 2008. Neoen construit, exploite et développe des centrales solaires, des parcs éoliens et des installations de stockage d’énergie. Le fonds valorise Neoen à 6,1 milliards d’euros, soit 18x son EBITDA et son action a bondi de 20% suite à cette annonce. Cette annonce, couplée avec les prochaines baisses de taux, présente un très bon catalyseur pour tout le secteur des valeurs vertes en général.

Première décollecte pour le Livret d’épargne populaire

Après deux années de collecte record, le Livret d’épargne populaire (LEP) connaît une première décollecte en avril. Les Français ont retiré 270 millions d’euros de ce placement. L’encours de LEP reste toutefois élevé à 76 milliards d’euros. Ce succès s’explique par le taux d'intérêt attractif du LEP, fixé à 5% (et même à 6% entre janvier et juillet 2023). Pourtant, ce chiffre est révélateur des difficultés économiques actuelles. Destiné aux ménages modestes, le LEP est réservé à ceux dont les revenus n'excèdent pas certains plafonds, soit environ 14 millions de Français selon le ministère de l’Économie.

Parallèlement, l’épargne sur le livret A n’a pas encore enregistré de décollecte, mais la collecte ralentit. Cette diminution indique que les Français commencent à moins épargner, préférant utiliser leur argent pour la consommation.

Lire aussi : Livret A : quelles alternatives pour un meilleur rendement ?

La Création d’un Produit d’Épargne Européen : Une Solution pour la Croissance

Face à la fuite de capitaux vers les États-Unis, la France et l'Allemagne appellent à la création d'un "produit d'épargne européen" pour mobiliser les capitaux privés au service de la croissance européenne. 

La fragmentation des marchés des capitaux en Europe reste un obstacle majeur. Chaque pays membre de l'Union européenne a ses propres règles et régulations, empêchant l'UE de bénéficier d'effets d'échelle comparables à ceux du marché américain. 

Olaf Scholz et Emmanuel Macron plaident pour des avancées décisives sur l'Union des marchés de capitaux qui peine à émerger. Dans une tribune commune publiée dans le Financial Times, les deux dirigeants ont souligné l'importance d'un marché financier européen intégré, articulé autour d'une union bancaire et d'une union des marchés des capitaux. 

La création d'un produit d'épargne européen pourrait être une solution pour retenir les capitaux en Europe et stimuler la croissance économique du continent. Ce projet ambitieux nécessitera une coopération accrue entre les États membres et des réformes structurelles pour surmonter les divergences actuelles.

Point marché

Le CAC 40 a connu sa deuxième plus forte baisse de l’année la semaine dernière suite à la publication et la hausse de l’inflation allemande (toutefois, cela ne devrait pas empêcher la BCE de baisser ses taux prochainement).

Concernant les États-Unis, la croissance est moins forte que prévue au T1, mais l’inflation reste encore trop élevée, tandis qu’en Europe l’inflation se stabilise. Finalement, le taux de chômage dans la zone euro a ralenti considérablement en avril, à 6,4% selon Eurostat (de même, cela ne devrait pas empêcher la BCE de baisser ses taux prochainement).Pour plus d’informations cliquez ici.

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