Du côté de l’investissement responsable
Pas besoin de nouveaux projets fossiles
D'après les calculs des scientifiques de l'University College London (UCL) et de l'Institut international du développement durable (IISD) basés sur les scénarios 1,5°C du GIEC, le monde n'a pas besoin de développer de nouveaux projets d'énergies fossiles. Les infrastructures actuelles suffisent pour répondre aux besoins énergétiques futurs et les chercheurs exhortent les gouvernements à ne plus accorder de nouvelles licences pour le pétrole, le gaz et le charbon.
Selon l'IISD, cette approche est plus efficace et moins coûteuse que de clôturer prématurément les projets déjà opérationnels. En effet, les scientifiques appellent à un déclin progressif, tout en investissant parallèlement dans les projets liés aux énergies renouvelables.
Ces travaux s'alignent avec ceux de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). En 2021, l'AIE a estimé que pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter le réchauffement à 1,5°C, il était nécessaire d'arrêter immédiatement tous les nouveaux projets d'exploration d'énergies fossiles.
Lire aussi : La Directive CSRD : un pivot pour l’investissement responsable ?
La demande insatiable pour le transport aérien
Le transport aérien s'apprête à battre des records en 2024. L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit de transporter 4,96 milliards de passagers cette année, marquant ainsi une reprise significative après la crise du Covid-19.
Le chiffre d'affaires global du secteur devrait également atteindre un sommet historique, frôlant les 1 000 milliards de dollars. Cependant, malgré ces chiffres impressionnants, la rentabilité reste faible, avec une marge nette de seulement 3% prévue pour 2024.
Les coûts des compagnies aériennes devraient augmenter principalement en raison de la hausse des prix du carburant, les retards de livraison des avions de la part des constructeurs, les problèmes de qualité ou encore le réchauffement climatique entraînant des épisodes météorologiques extrêmes.
Or, l'IATA continue de miser sur une augmentation de l'utilisation de carburants d'origine non fossile (SAF), l'optimisation des opérations au sol et dans les airs, ainsi que l'exploration de nouvelles technologies, telles que l'avion à hydrogène pour répondre à ces défis.
La majorité des grandes entreprises serait déficitaire en payant leurs émissions de CO2
La majorité des grandes entreprises françaises ne seraient plus rentables si elles devaient assumer le coût réel de leurs émissions de CO2. C'est ce que révèle l’indice Vérité 40, conçu par la société de conseil financier Axylia. Cet indice, lancé en 2021, ajuste l’Ebitda des grandes entreprises françaises en intégrant le coût des émissions carbone, offrant une mesure alternative de leur soutenabilité climatique.
L’évaluation de la soutenabilité climatique par Axylia exclut les émissions évitées ou compensées afin de refléter l’impact carbone réel. Ensuite, un prix par tonne de CO2 émise est appliqué, basé sur les données du GIEC et l’Accord de Paris. En 2023, ce prix est de 142 euros par tonne de CO2.
Les résultats sont parlants : la moitié des entreprises du CAC40 serait en déficit si elles devaient payer ce coût carbone. Ainsi, en bas du classement on trouve Airbus, avec une facture carbone équivalente à 817% de ses bénéfices, Stellantis à 292%, et ArcelorMittal à 245%.
Du côté de l’économie et des marchés
Point marché
La BCE a déclenché jeudi dernier sa première baisse de taux de 4% à 3,75%, assouplissant enfin sa politique monétaire après un cycle de hausses de taux de deux ans.
Cette baisse devrait diminuer le coût de l’emprunt et ainsi relancer l’investissement et la consommation en zone euro. Les chiffres à suivre désormais sont liés au ralentissement de l’inflation avant d’envisager des nouvelles baisses de taux ainsi que la croissance de la zone euro.
S&P dégrade la note de la France
La note de la France passe de AA à AA- suite au déficit plus important qu’initialement estimé. En théorie, cette dégradation devrait augmenter le coût de l’emprunt pour la France et affaiblir le taux d’intérêt de son obligation. Pourtant, l’attractivité des obligations françaises reste importante et cette baisse n’empêche pas les investisseurs d’y placer leurs fonds.
L'Arabie Saoudite met en vente des actions de son géant pétrolier Aramco
L'Arabie Saoudite s'apprête à vendre pour plus de 10 milliards de dollars d'actions de son géant pétrolier Aramco afin de financer Vision 2030, son vaste programme de réformes économiques et sociales visant à diversifier l'économie saoudienne.
Les recettes de cette vente iront directement au gouvernement pour financer ce programme, notamment des projets phares comme Neom, une mégapole futuriste en construction.
Le marché pétrolier reste toutefois sous pression. La production saoudienne est actuellement inférieure à sa capacité maximale en raison des réductions décidées pour soutenir les prix du pétrole, ce qui a impacté les bénéfices d'Aramco. Le marché du pétrole reste également attentif à la prochaine réunion de l'Opep+ pour définir les niveaux de production futurs.
Lire aussi : Comment détecter des actions pas chères à fort potentiel en 2024 ?